Moustique tigre : le nombre de cas de dengue importés en métropole bat un record

Moustique tigre : le nombre de cas de dengue importés en métropole bat un record

Depuis le 1er janvier 2024 jusqu’au 19 avril, plus de 1 679 cas de dengue ont été importés en métropole, contre 131 cas sur la même période en 2023. Un chiffre multiplié par 13 ! C’est aussi cinq fois plus que la moyenne annuelle des cinq dernières années. Ces cas sont importés à 82 % des Antilles françaises. Le Dr Grégory Emery, directeur général de la santé, expliquait à l’occasion d’une conférence de presse, que cette augmentation des cas importés est le reflet de l’épidémie de dengue qui sévit dans les Amériques, comme signalée par l’Organisation panaméricaine de la Santé.

Cette arbovirose, au même titre que le chikungunya ou le Zika, fait l’objet d’une surveillance renforcée pendant certains mois de l’année dans l’Hexagone. En effet, en raison de la période d’activité du moustique tigre (Aedes albopictus), le risque de voir apparaître une circulation locale du virus de la dengue, souvent à partir d’un cas importé, est maximal de mai à novembre.

Qu’est-ce que la dengue ?

Le moustique tigre est le « vecteur », c’est-à-dire qu’il héberge et transmet à l’homme par sa piqûre l’un des quatre virus de la dengue. Ces virus appartiennent à la famille des Flaviridae (genre flavivirus), et comptent quatre sérotypes différents (DEN1 à DEN4). Il n’existe pas de transmission interhumaine directe.

La chaîne de contamination fonctionne ainsi : une personne infectée dans une zone endémique est piquée par un moustique vecteur lorsqu’elle est en phase virémique (phase de la maladie au cours de laquelle le virus est présent dans son sang), jusqu’à 7 jours après l’apparition des signes. Le moustique infecté peut ensuite transmettre le virus à d’autres personnes, déclenchant ainsi des cas autochtones et potentiellement une épidémie.

Le problème est qu’en quelques années à peine, le moustique tigre a colonisé la France métropolitaine. Au 1er janvier 2024, il était présent sur une grande partie du territoire métropolitain, 78 départements sur 96.

La majorité des cas infectés ne présenteront que peu de symptômes, voire aucun

Les symptômes de la dengue sont principalement de type grippal, tels que la fièvre, les maux de tête, les nausées, les vomissements, les courbatures, l’éruption cutanée et la fatigue intense, apparaissant de 3 à 14 jours après la piqûre par un moustique tigre porteur (4 à 7 jours en moyenne). Le traitement est symptomatique, visant notamment à soulager la douleur et la fièvre, avec une contre-indication de l’aspirine et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en raison du risque hémorragique associé. Bien que généralement bénigne, la dengue peut se compliquer de formes hémorragiques, représentant seulement 2 à 4 % des cas d’après la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF).

Comment s’en prémunir ?

Pour prévenir une épidémie, la protection est à la fois individuelle et collective. Étant principalement urbain, le moustique tigre peut être limité dans sa prolifération en éliminant les gîtes larvaires favorables à son développement, tels que les eaux stagnantes (dessous de pots, déchets, gouttières, etc.).

Pour les individus voyageant dans les zones à risque (Martinique, Guadeloupe et Guyane), il est essentiel de se protéger contre les piqûres de moustiques (vêtements longs et amples, moustiquaires, répulsifs).

A leur retour, même sans symptômes, ces individus doivent maintenir une protection contre les piqûres de moustiques pendant trois semaines. En cas d’apparition de symptômes tels que douleurs articulaires ou musculaires, maux de tête, éruption cutanée, conjonctivite, avec ou sans fièvre, il est impératif de consulter un médecin dès que possible, en précisant la date de retour d’une zone tropicale. Continuer à éviter les piqûres de moustiques pendant cette période et limiter ses déplacements est vivement conseillé.

La Haute Autorité de Santé considère que la vaccination par le vaccin Dengvaxia® peut être proposée aux résidents des territoires français d’Amérique ayant une preuve documentée d’une infection antérieure par le virus de la dengue confirmée virologiquement. Ce vaccin n’est pas recommandé pour les voyageurs.

A noter : Pour l’ensemble des pays à risque, notamment en zone intertropicale, consultez les pages de conseils aux voyageurs du site France diplomatie.