Vitamine B12 : pourquoi la prendre en comprimé (si vous le pouvez) ?
L’Agence nationale de sécurité du médicament alerte sur une pénurie de vitamine B12 en solution injectable et buvable dans les pharmacies de ville, une situation qui devrait durer jusqu’au début de l’année 2025. Ainsi, elle recommande d’avoir recours à la vitamine B12 en comprimés si c’est possible afin de réserver aux patients qui ont besoin d’être traités par voie intramusculaire, les solutions injectables des laboratoires Zentiva et Substipharm. « Cela permettra aux patients qui ont besoin d’injections intramusculaires de vitamine B12 de poursuivre leur traitement. L’absence de ce traitement peut entraîner chez ces patients un risque grave d’anémie allant jusqu’à l’hospitalisation, une transfusion et une mise en jeu du pronostic vital », explique l’ANSM.
Pourquoi la vitamine B12 est-elle essentielle à notre organisme ?
La vitamine B12, d’une couleur rouge vif, contient du cobalt, d’où son autre nom de colobamine. Elle est nécessaire à la formation et à la maturation des globules rouges, ainsi qu’à la synthèse de l’ADN, matériel génétique des cellules. Elle est aussi importante pour la fonction nerveuse. Dans la nourriture, on ne la trouve que dans les aliments d’origine animale.
Une carence en vitamine B12 entraîne une anémie responsable de nombreux symptômes dont la fatigue, une grande pâleur, une faiblesse, des essoufflements et étourdissements dans les cas graves. Une carence sévère peut causer des lésions nerveuses, des picotements ou une perte de sensation dans les extrémités, une faiblesse musculaire, une perte de réflexes, des difficultés motrices, de la confusion et une démence.
Dans quels cas la vitamine B12 (cyanocobalamine) doit-elle être administrée en injection intramusculaire ?
La carence en vitamine B12 peut être liée à une alimentation inadéquate, notamment dans le cadre d’un régime végétalien ou végétarien strict. En effet, les principales sources de vitamine B12 sont principalement d’origines animales : viande, poisson, lait. Pour les végétaliens, une prise par voie orale est possible. Tout comme dans la maladie de Crohn, la maladie cœliaque, certaines chirurgie bariatriques, le VIH…
D’autres patients ne peuvent bénéficier de la vitamine B12 qu’en injection intramusculaire. Ceux-ci présentent de « graves problèmes d’absorption ». Normalement, cette vitamine est facilement absorbée dans la dernière partie de l’intestin grêle, conduisant au gros intestin. Mais elle doit être liée à une protéine produite dans l’estomac, appelée facteur intrinsèque, pour y parvenir. Sinon, la vitamine progresse dans l’intestin et est excrétée dans les selles.
Parmi les causes, on retrouve :
La maladie de Biermer: également appelée anémie pernicieuse, il s’agit d’une maladie chronique auto-immune qui touche l’estomac. Le système immunitaire attaque les cellules de la paroi de l’estomac, responsables de la production de la protéine dite facteur intrinsèque indispensable à l’absorption de vitamine B12 dans l’intestin.
Une gastrectomie totale: la gastrectomie est l’ablation chirurgicale de l’estomac. Elle est pratiquée notamment pour traiter un cancer qui s’est propagé à tout l’estomac ou les deux tiers. Privé d’estomac, l’organisme ne fabrique plus le facteur intrinsèque nécessaire à l’absorption de la vitamine B12. Une supplémentation, par injection intramusculaire, est alors indispensable à vie.
Résection de l’iléon terminal: l’iléon est le site d’absorption de la vitamine B12 par l’intestin grêle. En fonction de la taille de l’intestin retirée, un syndrome de l’intestin court peut survenir, l’intestin peut alors perdre sa fonction d’absorption de la vitamine B12, des injections sont alors indispensables.
La maladie d’Imserlund due au syndrome d’Imerslund-Grasbeck : ou la malabsorption sélective de cobalamine (vitamine B12) est caractérisée par un déficit en vitamine B12, un trouble qui apparaît dans l’enfance.