Virus respiratoire syncytial : la HAS recommande la vaccination des 75 ans et plus

C’était un avis attendu avant l’arrivée de la prochaine saison hivernale. La Haute Autorité de santé (HAS) recommande la vaccination, avec Arexvy ou Abrysvo, des personnes âgées contre les infections par le virus respiratoire syncytial (VRS). Connu chez les nourrissons comme étant la principale cause des bronchiolites, le VRS peut aussi provoquer des symptômes sévères chez les personnes âgées. Chaque année, 20 000 à 25 0000 hospitalisations des 65 ans et plus seraient liées à une infection sévère à VRS.

Précisément, la HAS recommande la vaccination avec l’un ou l’autre des deux vaccins des personnes âgées de 75 ans et plus ainsi que des personnes de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques.

Arexvy (GSK) et Abrysvo (Pfizer) ont récemment obtenu une autorisation européenne de mise sur le marché pour les personnes âgées. « Pour élaborer sa recommandation, la HAS a pris en compte les données d’efficacité de ces deux vaccins sur les infections des voies respiratoires inférieures (IVRI) chez les 60 ans et plus. Celles-ci ont notamment montré une réduction de ces infections de 83 % pour Arexvy et de 67 à 86 % pour Abrysvo selon le critère retenu (2 ou 3 symptômes d’IVRI) », note la HAS dans un communiqué.

Les 75 ans et plus particulièrement vulnérables

Chez les personnes âgées, le VRS peut provoquer un syndrome de détresse respiratoire aigüe, des complications comme l’aggravation d’une maladie cardiopulmonaire ou une pneumopathie nécessitant une assistance respiratoire. Des complications graves qui peuvent mener au décès du patient. Lors de l’hiver 2022-2023, les personnes âgées de 75 ans et plus ont représenté 61 % des hospitalisations et 78 % des décès liés au VRS. Chez ce groupe de population, le VRS est une cause de mortalité importante, même sans facteur de risque (15 fois plus de décès chez les 75 ans et plus que chez les 65 – 74 ans, sans facteur de risque).

BPCO et insuffisance cardiaque, principaux facteurs de formes graves

La vaccination est aussi recommandée chez les personnes de plus de 65 ans, atteintes d’une pathologie respiratoire chronique et plus particulièrement une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou une pathologie cardiaque chronique comme l’insuffisance.

Selon les chiffres :

78,6% des patients hospitalisés en France pour une infection liée au VRS présentent une comorbidité ;
BPCO et insuffisance cardiaque représentent environ 70 % de ces comorbidités.

Pour l’heure, aucune dose de rappel n’est recommandée. Avis qui pourra évoluer à la lumière de l’efficacité en vie réelle des deux vaccins.

A noter : le 13 juin, la HAS avait recommandé la vaccination des femmes enceintes contre le VRS afin de protéger les nouveau-nés de la bronchiolite les 6 premiers mois de la vie.