Une étude confirme la hausse de nombreux cancers chez les plus jeunes
Une nouvelle étude confirme cette « épidémie de cancers » dans la génération Y (à partir de 1981), dont n’hésitent plus à parler certains experts. Cette analyse d’envergure, menée par des chercheurs de l’American Cancer Society (ACS) suggère que les taux d’incidence ont augmenté chez les plus jeunes générations pour 17 cancers sur les 34 étudiés par les scientifiques. Les résultats de ce travail ont été publiés récemment dans The Lancet public Health.
Les chercheurs ont récolté les données d’incidence de 23 654 000 patients diagnostiqués avec 34 types de cancers et les données d’incidence de mortalité de 7 349 137 décès pour 25 types de cancer chez les personnes âgées de 25 à 84 ans pour la période du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2019. Ces données proviennent de la North american association of central cancer registries et du US national center for health statistics. Pour comparer les taux de cancers entre générations, les chercheurs ont calculé les taux d’incidence et de mortalités pour chaque cohorte de naissance, de 1920 à 1990.
Les scientifiques ont ainsi constaté que les taux d’incidence augmentaient pour chaque cohorte née depuis 1920 pour huit des 34 cancers. « Le taux d’incidence était environ deux à trois fois plus élevé dans la cohorte de naissance de 1990 que dans la cohorte de naissance de 1955 pour les cancers du pancréas, du rein et de l’intestin grêle chez les hommes et les femmes ; et pour le cancer du foie chez les femmes », note l’American Cancer society dans un communiqué.
Explosion des cancers de l’utérus
Pour les neuf autres cancers, les taux d’incidence ont d’abord baissé avant de remonter dans les cohortes les plus jeunes. Il s’agissait notamment du cancer du sein (positif aux récepteurs d’oestrogènes), cancer de l’utérus, cancer colorectal, cancer de l’estomac non cardial, cancer de la vésicule biliaire, cancer des ovaires, cancer des testicules, cancer anal chez les hommes.
Selon les types de cancer, le taux d’incidence dans la cohorte de naissance de 1990 variait de 12 % pour le cancer de l’ovaire à 169 % pour le cancer du corps de l’utérus. « Il convient de noter que les taux de mortalité ont augmenté dans les cohortes de naissance de plus en plus jeunes, parallèlement aux taux d’incidence du cancer du foie (chez les femmes uniquement), du corps utérin, de la vésicule biliaire, des testicules et du cancer colorectal », ajoute l’American cancer society.
Bientôt un arrêt des décennies de progrès ?
« Ces résultats s’ajoutent aux preuves croissantes d’un risque accru de cancer chez les générations post-baby-boomers, élargissant les résultats précédents sur le cancer colorectal à apparition précoce et quelques cancers associés à l’obésité pour englober un éventail plus large de types de cancer », a déclaré dans un communiqué le Dr Hyuna Sung, auteur principal de l’étude et scientifique principal en surveillance et en sciences de l’équité en santé à l’American Cancer Society.
« L’augmentation des taux de cancer dans ce groupe de personnes plus jeunes indique des changements générationnels dans le risque de cancer et sert souvent d’indicateur précoce de la charge future du cancer dans le pays. Sans interventions efficaces au niveau de la population, et comme le risque élevé chez les jeunes générations se poursuit avec l’âge, une augmentation globale de la charge du cancer pourrait survenir à l’avenir, arrêtant ou inversant des décennies de progrès contre la maladie », a ajouté le Dr Ahmedin Jemal, vice-président principal, surveillance et science de l’équité en santé à l’American Cancer Society et auteur principal de l’étude. Selon le spécialiste, il est urgent d’identifier les facteurs de risque propres aux générations X et Y afin de mettre en place des stratégies de prévention efficace.