Un médicament contre le VIH pour traiter la maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer, la forme de démence la plus courante, touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Et si la recherche progresse, il n’existe toujours aucun traitement préventif ou curatif.
Des chercheurs du Sanford Burnham Prebys de San Diego (Etats-Unis) viennent pourtant de découvrir une piste inattendue. Ils se sont ainsi penchés sur le rôle d’une enzyme appelée transcriptase inverse. Cette dernière est capable de convertir l’ARN en ADN. Elle est utilisée par le VIH pour détourner génétiquement les cellules humaines et provoquer une infection chronique. C’est pourquoi il existe aujourd’hui des médicaments nommés « inhibiteurs de la transcriptase inverse » pour traiter le VIH.
Mais revenons à la maladie d’Alzheimer. Et bien selon les scientifiques, cette dernière utilise le même type d’enzyme que celui présent dans le VIH.
Trois fois moins de cas
Partant de ce constat, l’équipe a cherché à savoir si ce type de traitement pouvait se montrer efficace contre le risque de démence.
Ils ont pour cela analysé les dossiers médicaux de plus de 225 000 patients, dont 80 000 étaient séropositifs, traités avec des médicaments anti-VIH inhibiteurs de la transcriptase inverse. Et les résultats sont étonnants : les patients séropositifs sous traitement présentaient un risque significativement plus faible de développer la maladie d’Alzheimer que la population générale (2,46 pour 1 000 dans le groupe séropositif contre 6,15 pour 1 000 en population générale).
« Ce que nous avons observé est très rudimentaire », reconnaissent les auteurs. « La prochaine étape consistera à identifier quelles versions des transcriptases inverses sont à l’œuvre dans la maladie d’Alzheimer afin que des traitements plus ciblés puissent être découverts. »