Trouble oppositionnel avec provocation chez l’enfant : ces 8 critères pour diagnostiquer un TOP

Trouble oppositionnel avec provocation chez l’enfant : ces 8 critères pour diagnostiquer un TOP

Qu’est-ce que le TOP ?

Défiance, colère, hostilité… A quel moment le comportement de votre enfant n’est-il plus normal et relève du trouble ? Peu connu, le trouble oppositionnel avec provocation, un trouble de l’enfant et de l’adolescent, a été décrit pour la première fois dans le manuel DSM-IV (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) en 1994. Dans la cinquième édition, le TOP est caractérisé par un schéma récurrent de comportements négatifs, hostiles et défiant l’autorité.

L’opposition n’est évidemment pas toujours synonyme de TOP.  A l’âge de 2 – 3 ans, traverser une période oppositionnelle est tout à fait normal et elle tend à s’estomper lorsque les parents reconnaissent l’autonomie de l’enfant.

Parfois, aussi, l’enfant peut présenter de la colère et s’opposer en réaction à une situation nouvelle et/ou stressante, de la fatigue, du découragement, un manque d’attention… Il s’agit alors de comportements d’opposition « en réponse à » qui ne s’apparentent pas au TOP.

A quel âge apparaît le TOP ?

Le TOP survient vers l’âge de 6 – 8 ans, quand les parents et parfois les enseignants constatent que l’enfant se met régulièrement en colère. Le trouble peut commencer à apparaître dès la maternelle mais c’est en grandissant que l’entourage de l’enfant, les figures d’autorité surtout, s’en rendent compte.

Quels sont les huit critères qui permettent de diagnostiquer un TOP ?

Selon, le CERC, centre d’évaluations neuropsychologiques canadien, l’enfant :

  1. perd souvent son sang-froid, perd le contrôle de sa colère ;
  2. argumente souvent avec les adultes ou les figures d’autorité ;
  3. défie souvent activement les règles et demandes, ou refuse de se conformer aux règles et demandes des adultes ;
  4. cherche souvent à agacer, déranger, provoquer les autres délibérément ;
  5. blâme souvent les autres pour ses propres erreurs ou mauvais comportements ;
  6. est souvent facilement agacé, irrité par les autres ;
  7. est souvent de mauvaise humeur ou rancunier ;
  8. est souvent méchant ou vindicatif (vengeur).

C’est la persistance et la fréquence de ces comportements qui orientera le diagnostic. Pour qu’un TOP soit diagnostiqué, l’enfant doit manifester au moins quatre des critères précédents, durant au moins six mois, précise le CERC. Ils doivent être présents dans au moins un contexte (domicile, école…) en dehors des relations avec les frères et sœurs.

Les symptômes « peuvent prédominer dans un contexte (souvent au domicile) mais dans les formes les plus graves, les symptômes sont généralisés », note le site d’aide au diagnostic en psychiatrie Psychiaclic « En outre, les troubles sont associés à une altération cliniquement significative du fonctionnement familial, scolaire, extra-scolaire ou social ».

Quels sont les causes de ce trouble ?

Des facteurs génétiques, l’environnement familial, l’exposition à des attitudes agressives, des facteurs psychologiques comme de l’anxiété pourraient expliquer la survenue d’un TOP sans qu’une cause unique n’ait été identifiée.

Des facteurs de risque semblent intervenir dans la survenue de ce trouble comme des antécédents de maltraitance, un manque de cadre et de repère, une instabilité familiale, un parent atteint d’un trouble de l’humeur, d’une dépendance à la drogue et à l’alcool…

Un enfant qui souffre de TOP souffre souvent de troubles associés comme le TDAH ou l’anxiété.

Sur quoi repose la prise en charge ?

Il est important de poser un diagnostic précoce car le TOP peut se compliquer quand l’enfant grandit. Trouble anxieux, trouble de stress-post-traumatique, trouble dépressif, trouble de l’usage de substances, peuvent alors survenir. Et, à l’âge adulte, le TOP peut évoluer en trouble dépressif, bipolaire, trouble des conduites, comportement anti sociaux et trouble du contrôle des impulsions.

Si un TOP est soupçonné, l’enfant est envoyé vers un pédopsychiatre. Une thérapie cognitivo-comportementale, centrée sur le renforcement des comportements positifs et la gestion des émotions, pourra être mise en place. De même que des interventions familiales visant à impliquer les parents dans la prise en charge de leur enfant et à leur donner les clés pour résoudre les conflits de manière constructive.

Un traitement médicamenteux peut être proposé pour traiter les comorbidités ou complications du TOP. En cas d’anxiété ou d’agitation, un traitement symptomatique peut être proposé.