Traitement hormonal de la ménopause : pas d’influence sur le risque de démence

Traitement hormonal de la ménopause : pas d’influence sur le risque de démence

Une nouvelle étude estime qu’aucune preuve ne confirme que le traitement hormonal de la ménopause augmente ou diminue le risque de démence chez les femmes ménopausées. Commandité par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce travail, mené par les chercheurs de l’University College London, a été publié le 22 décembre dans la revue The Lancet Healthy Longevity.

La publication de cette étude survient après l’annonce, en novembre, par la Food and Drug Administration (FDA) américaine de la suppression des avertissements concernant le traitement hormonal de la ménopause. L’un d’eux, désormais réfuté par la FDA, citait un risque accru de démence notamment. Le Dr Makary, commissaire de la FDA, avait alors estimé que le THM pouvait même aider les femmes à réduire le risque de maladie d’Alzheimer.

La présente méta-analyse a passé en revue un essai clinique randomisé et neuf études observationnelles portant sur un total de plus d’un million de participantes. Les chercheurs n’ont trouvé aucune association significative entre le traitement hormonal de la ménopause et le risque de démence ou de troubles cognitifs, même légers. Il n’exerce aucune influence, selon les observations des chercheurs, ni dans un sens, ni dans l’autre.

Des recherches supplémentaires nécessaires

« Actuellement, l’Organisation mondiale de la Santé ne fournit aucune recommandation concernant l’hormonothérapie de la ménopause et ses effets sur les fonctions cognitives, ce qui représente une lacune importante pour les cliniciens et les décideurs politiques. Afin d’y voir plus clair, nous avons examiné les recherches les plus rigoureuses sur le sujet et constaté que l’hormonothérapie de la ménopause ne semble pas avoir d’impact, ni positif ni négatif, sur le risque de démence, a déclaré dans un communiqué la Pre Aimee Spector, du département de psychologie et de sciences du langage de l’UCL, autrice principale de l’étude. Cette analyse contribuera à l’élaboration des futures recommandations de l’OMS sur la réduction du risque de déclin cognitif et de démence, dont la publication est prévue en 2026. Des recherches supplémentaires, de haute qualité et à long terme, sont nécessaires pour bien comprendre les effets à long terme de l’hormonothérapie de la ménopause. »

Les chercheurs estiment en effet que leurs conclusions sont limitées par la rareté des essais contrôlés randomisés pertinents et que de nombreuses données sont d’un niveau de preuve relativement faible. « Ceci conforte les recommandations cliniques actuelles, selon lesquelles la prescription d’un THM doit reposer sur d’autres bénéfices et risques perçus et non sur la prévention de la démence », notent les chercheurs.