Surf : des règles à respecter et des risques qu’il ne faut pas négliger
Après les belles réussites françaises dans la compétition de surf aux Jeux olympiques, les inscriptions aux cours de surf devraient faire le plein. Ce sport de glisse présente de nombreux bienfaits : renforcement musculaire, travail de la souplesse et de l’équilibre, environnement propice au bien-être mental…
L’importance des règles de priorité
Mais malgré toutes ses qualités, la pratique du surf peut aussi être dangereuse. Sur les côtes landaises et basques, les accidents de surf augmentent de 3 à 5 % chaque été selon le site de la ville de Seignosse. La principale cause d’accidents ? Les collisions, liées notamment au nombre de pratiquants qui augmente sur les spots de surf. Pour les éviter, il est important de connaître les règles de priorité sur une vague. Que dit la fédération française de surf ?
Le surfer « à l’intérieur » est celui qui est le plus près de la lèvre de la vague ou de sa zone de déferlement. C’est lui qui a la priorité.
Ne partez pas sur une vague si quelqu’un est devant vous.
Lorsque vous remontez le pic, contournez la zone de déferlement pour ne pas croiser la route d’un surfeur en action.
Ne lâchez pas votre planche lorsque vous faites un « canard » (passage avec la planche sous une vague).
Collision avec sa planche, collision avec les autres surfeurs
Selon une étude réalisée durant l’été 2006 dans les services d’urgences de la Côte basque, 59 % des accidents se produisent quand le surfeur se heurte à sa propre planche. « Les blessures ouvertes sont elles aussi assez fréquentes, à cause des dérives de la planche de surf mais aussi de son nose pointu. Pour éviter ces blessures, essayez de vous jeter le plus loin possible de votre planche lorsque vous tombez. Optez également pour une planche avec un nose arrondi », conseille le blog spécialisé surf-dive.fr.
En juillet 2023, le blog spécialisé surf-prévention relatait la mort de Mikala Jones, star du surf de 44 ans. Celui-ci est décédé d’une hémorragie après une collision avec sa planche qui lui a sectionné l’artère fémorale en Indonésie. « Même si les blessures artérielles sont fort heureusement relativement rares, elles surviennent tout de même suffisamment régulièrement pour que des actions de prévention soient mises en œuvre. Ce nouvel accident doit inciter encore plus à travailler sur les parties vulnérantes des planches de surf pour les rendre moins traumatogènes », plaide le blog qui milite pour des produits moins coupants.
Selon l’étude citée plus haut, les collisions représentaient 17 % des accidents : 66 % entre surfeurs, 27 % entre surfeur et baigneur, 5 % avec un bodyboardeur. Dans 13 % des cas, les surfeurs se sont blessés sur les fonds marins, les récifs ou les coraux notamment.
La moitié des traumatismes touchaient la tête et notamment la face : arcades sourcilières, lèvres, menton, front, paupières, nez…
Contre les traumatismes crâniens et les plaies, le port de chaussons en néoprène, d’une combinaison et d’un casque est très utile.
Le risque de fracture
Mouvements brusques, chutes, impacts avec la planche ou les fonds marins sont aussi responsables de traumatismes orthopédiques. Selon une étude américaine publiée en 2019, ce type de blessures liées au surf concernait l’épaule dans 46 % des cas, le genou (28 %), le pied ou la cheville (9%), la colonne vertébrale (6 %), le coude (6%), les fractures des côtes, les claquages ou les lacérations musculaires représentaient 5 % des blessures.
L’océan, un élément imprévisible
L’océan est aussi source de danger, surtout pour les surfeurs peu expérimentés : les courants marins notamment les baïnes, les vagues trop grosses, les conditions météo extrêmes… Pour éviter l’épuisement et/ou la noyade, il est important de se renseigner sur les conditions météo et le coefficient avant de pratiquer, de ne surfer que les vagues de son niveau et de ne pas surfer seul.
Il faut aussi compter avec la faune marine : oursins, méduses, raies… Des animaux qui piquent quand d’autres mordent. Si les attaques de requins sont extrêmement rares, voire inexistantes en France métropolitaine, elles peuvent arriver. Ainsi, très récemment, le surfeur hawaïen Tamayo Perry est décédé le 23 juin 2024 après une attaque de requin sur un spot bien connu des spécialistes, à Hawaii.
Des pathologies ORL
La pratique du surf est aussi à l’origine de pathologies ORL. L’exostose est aussi appelée l’oreille du surfeur. Il s’agit d’une excroissance osseuse qui se développe dans le conduit auditif externe, liée à l’exposition prolongée à l’eau froide, à l’humidité, au claquement des vagues. Le développement progressif des exostoses entraîne des complications telles que les otites externes à répétition et une altération de l’ouïe.