Sport de haut-niveau : enfants et ados en quête d’équilibre…
Psychologue, Esther Brelet accompagne de nombreux jeunes engagés sur la voie du sport de haut-niveau. « Dès 9 ans », assure-t-elle, l’âge de son patient sportif le plus précoce, pépite du tennis de table. « A cet âge, comme plus tard, à l’adolescence, c’est très spécifique », confirme-t-elle. Pour au moins deux raisons :
le jeune traverse une période de sa vie caractérisée par de nombreux bouleversements, qu’ils soient physiques (croissance…) et psychologiques (gestion des émotions, affirmation de soi…) ;
contrairement à un adulte, le suivi n’est pas uniquement centré sur les moyens mis en œuvre dans la quête de l’excellence sportive. La prise en charge est bien plus large.
Le triple projet
Toutefois, ces jeunes viennent le plus souvent consulter pour une raison qui est justement sportive : « un problème de gestion du stress ou une contre-performance avec l’objectif de tenter de débloquer des ressorts psychologiques », glisse-t-elle. Mais rapidement, son positionnement s’élargit. « Nous mettons l’accent sur ce que nous appelons le triple projet », enchaîne Esther Brel, en référence « au sport, à l’école et au tissu relationnel famille-ami ».
S’évader, se ressourcer…
Elle poursuit : « l’accompagnement s’effectue dans le but que le jeune maintienne un équilibre entre ces trois composantes ». Miser sur le seul sport constitue en effet une très mauvaise idée. « En cas de blessure ou de non-sélection à une compétition, le jeune aura l’impression que son monde s’écroule… » La psychologue insiste sur l’importance du lien avec les amis. Ces derniers « lui permettent vraiment de sortir du carcan sportif et de voir d’autres personnes ». Sans compter qu’au même titre que la famille bien sûr, « ils constituent de précieuses ressources dans les moments compliqués ».
Le rôle des parents…
Au cours de son travail, Esther Brelet attache également une importance particulière aux parents. « Ils peuvent représenter une pression supplémentaire », met-elle en garde. C’est ainsi qu’un père ou une mère peut trouver en son enfant-prodige, le levier pour atteindre un niveau de performance ou un statut que lui ou elle-même n’a pu atteindre… Dans pareil cas, « il s’agit de voir dans quelle mesure l’enfant ou l’adolescent, s’approprie ou non ce projet. Son rôle n’est pas de faire plaisir à son père ou à sa mère et ainsi de subir la situation ». Avec un risque de mal-être, plus tard.