Scorbut : cette vieille maladie des marins pourrait refaire surface

Scorbut : cette vieille maladie des marins pourrait refaire surface

Une carence en vitamine C entraîne le fameux scorbut qui décimait les marins jusqu’à la fin du 18e siècle. Et pour cause, naviguant en mer durant des mois, ces derniers n’avaient pas accès à des produits frais.

Si les cas sont aujourd’hui rares, des chercheurs australiens rapportent celui d’un homme d’âge moyen présentant des points rougeâtres douloureux sur les jambes, du sang dans les urines et une anémie.

« Les tests pour les maladies inflammatoires, auto-immunes et sanguines se sont révélés négatifs, et les scanners n’ont révélé aucun signe d’hémorragie interne », expliquent les scientifiques. « Mais des interrogatoires plus approfondis ont révélé qu’il manquait d’argent et négligeait son régime alimentaire, mangeant peu de fruits et de légumes. Par ailleurs, il avait arrêté de prendre les compléments nutritionnels prescrits après la chirurgie bariatrique qu’il venait de subir, faute de moyens. »

Les chercheurs ont alors envisagé le scorbut. Des analyses sanguines, révélant une absence totale de vitamine C, ont rapidement confirmé le diagnostic. Le traitement, consistant en une supplémentation quotidienne en vitamines C (1000 mg) et D3, acide folique (B9) et multivitamines, a permis une guérison rapide.

Bien que le scorbut reste relativement rare dans les pays développés, plusieurs facteurs de risque sont identifiés :

La précarité financière limitant l’accès à une alimentation équilibrée ;
Certaines chirurgies bariatriques ;
L’alcoolisme et le tabagisme ;
Certains médicaments interférant avec l’absorption de la vitamine C comme les stéroïdes et ceux qui freinent la production d’acide gastrique (inhibiteurs de la pompe à protons, utilisés dans le reflux gastro-oesophagien).

Cette résurgence du scorbut souligne l’importance d’une alimentation équilibrée et rappelle que les maladies du passé peuvent réapparaître lorsque les conditions socio-économiques se dégradent.