Récupérer son sommeil le week-end, c’est bon pour le cœur !
Conséquence de notre mode de vie, le jet-lag social est un trouble du rythme veille/sommeil qui se caractérise par une réduction du temps de sommeil en semaine – souvent due à des couchers tardifs et des réveils tôt – et par un allongement de la durée du sommeil le week-end mais avec un décalage des heures de coucher et de lever. Une pratique qui casse le rythme mais il n’en reste pas moins que dormir plus la fin de semaine serait bénéfique pour le cœur.
Lutter contre les conséquences de la dette de sommeil est possible
La dette de sommeil cinq jours sur sept, très fréquente, est nocive pour la santé en général (prise de poids, risque infectieux, etc.), pour la vigilance, et peut même provoquer des troubles du sommeil, tels que l’insomnie. Environ 30 % de la population française déclare dormir moins de six heures par nuit et est donc potentiellement exposée au jet-lag social. Mais le tableau n’est pas si noir : une nouvelle étude présentée ce 29 août lors du Congrès de la Société Européenne de Cardiologie (ESC 2024, Londres) révèle que rattraper son sommeil le week-end pourrait réduire le risque de maladie cardiaque de près de 20 % (cardiopathie ischémique, insuffisance cardiaque, fibrillation auriculaire…).
Vive les grasses matinées du week-end !
L’étude, qui s’appuie sur les données de 90 903 individus (projet UK Biobank anglais) et un suivi médian de 14 ans, révèle que ceux qui bénéficient le plus de sommeil compensatoire durant le week-end ont un risque de développer une maladie cardiaque inférieur de 19 % par rapport à ceux qui en bénéficient le moins, chez les hommes comme chez les femmes. « Un sommeil compensatoire suffisant est lié à un risque réduit de maladie cardiaque », a déclaré le Dr Yanjun Song, co-auteur de l’étude, du Laboratoire National de Recherche sur les Maladies Infectieuses (Centre National des Maladies Cardiovasculaires, Pékin, Chine). Et l’association est encore plus marquée chez les personnes qui souffrent de manière répétée et régulière d’un sommeil insuffisant en semaine ».
Les chercheurs ont analysé les données de sommeil en utilisant des accéléromètres pour enregistrer les heures de sommeil, puis les ont classées en quatre groupes en fonction de la quantité de sommeil compensatoire, allant de la plus faible à la plus élevée. Les participants qui avaient le plus de sommeil compensatoire étaient 19 % moins susceptibles de développer une maladie cardiaque que ceux qui en avaient le moins.
Des horaires aussi réguliers que possible
Ces résultats sont intéressants car une proportion importante de la population souffre de privation de sommeil. Les participants de l’étude se sont eux-mêmes déclarés privés de sommeil s’ils dormaient moins de 7 heures par nuit, et 21,8 % d’entre eux ont été classés dans cette catégorie.
La grasse matinée de la fin de semaine a donc du bon, du moins pour le cœur. A condition de ne pas retarder l’heure du coucher pour autant, ce qui aggraverait le jet lag social ! La clé ? Des horaires de coucher et de lever le plus régulier possible. Et, en cas de dette de sommeil, dormir un peu plus les samedi-dimanche !