Qu’est-ce que la maladie de Lapeyronie ?

Qu’est-ce que la maladie de Lapeyronie ?

Une déviation de la verge. C’est ainsi que se caractérise principalement la maladie de Lapeyronie. Une pathologie qui peut entraîner des douleurs et induire un handicap dans la vie intime. D’autant que la prise en charge reste complexe.

Quelle est la cause de cette maladie ? 

« La cause la plus vraisemblable est un traumatisme minime passé plus ou moins inaperçu de l’enveloppe des corps caverneux avec une cicatrisation anarchique et inflammatoire, aboutissant à une cicatrice fibreuse interne », décrit le Centre lyonnais d’Urologie Bellecour Mermoz. Cela étant, il faut noter que la maladie concerne essentiellement les hommes de plus de 50 ans, ce qui indique que l’âge est donc un facteur de risque. De plus, un terrain génétique prédisposant et certains facteurs tels que le diabète ou le tabagisme peuvent aussi favoriser ou aggraver la maladie.

Comment survient-elle ? 

Cette maladie apparaît lentement, et s’installe au cours de plusieurs mois, en deux phases : une phase d’apparition d’une douleur et d’une déformation de la verge. « Puis survient la phase de stabilité pendant laquelle la courbure est fixée et n’évolue plus. Les douleurs finissent alors par disparaître, le plus souvent », indique le CHU de Nantes.

Comment la traiter ? 

Tout d’abord, il est important d’indiquer que « la prise en charge de cette pathologie est complexe et nécessite donc le recours à une consultation d’andrologie spécialisée dès la suspicion du diagnostic », insiste le CHU de Nantes.

Si la prise en charge est entamée dès le début de la maladie « l’urologue peut prescrire un traitement médicamenteux vitaminique et vasodilatateur afin de ralentir l’évolution de la courbure ». L’apaisement de la douleur peut, elle passer par le recours à lithotritie extra-corporelle. Il s’agit alors de délivrer des ondes d’électrochocs spécifiquement au niveau de la plaque de fibrose, afin de la fragmenter et donc limiter son développement pour ainsi calmer la douleur.

Peut-on réduire la déformation de la verge ?

La traction-thérapie, utilisée lorsque la verge est au repos, peut permettre de limiter voire de réduire l’angulation de la verge. Un appareil spécifique est requis pour mettre en œuvre cette thérapie ;

Les traitements chirurgicaux peuvent être envisagés en fonction de la courbure. Le traitement dit de Nesbit ou de plicature, indiqué pour les courbures modérées d’abord « consiste à raccourcir la partie du corps caverneux située en face de la courbure afin d’équilibrer la longueur des corps caverneux et de redresser ainsi le pénis », précise le CHU de Nantes. Pour les courbures complexes ou associées à des déformations en sablier par exemple, un traitement par incision avec greffe est nécessaire.

Selon l’AFU, 3 % des hommes souffriront un jour de la maladie de Lapeyronie, causée par l’infiltration fibreuse de l’albuginée, la membrane qui enveloppe le testicule. Cette infiltration provoque une courbure souvent douloureuse de la verge, au point de rendre parfois impossible, toute relation sexuelle.

Dans la plupart des cas, l’affection se manifeste du jour au lendemain par une érection douloureuse. Elle comporte ensuite deux phases : une première dite inflammatoire d’une durée de 6 à 8 mois au cours de laquelle la déformation apparaît. Puis une seconde (6-12 mois), lorsqu’elle se stabilise.

Érection douloureuse

Jusqu’à ces derniers mois, le patient devait attendre l’issue de ces deux phases pour se tourner vers un chirurgien et envisager une intervention correctrice. Par ailleurs, les molécules disponibles ne visaient qu’à freiner la période inflammatoire avec une efficacité, semble-t-il modeste. À l’occasion des Journées d’Andrologie et de Médecine sexuelle (JAMS), les médecins ont présenté le Xiapex®, un médicament susceptible de détruire la fibrose et de limiter la déformation de la verge.

En pratique, ce traitement s’effectue sous la forme d’injections, directement dans la plaque fibreuse en formation. « Elles doivent être réalisées par un urologue ayant bénéficié d’une formation complémentaire », a rappelé le Dr Antoine Faix (Montpellier), représentant de l’Association française d’urologie (AFU). Avec cette nouvelle, « donne », le médecin recommande aux patients de consulter dès l’apparition du premier signe. À savoir : une érection douloureuse. Seul inconvénient, mais de taille : le traitement n’est pas pris en charge par l’Assurance-maladie.

Source : AFU – CHU de Nantes – Centre lyonnais d’Urologie Bellecour Mermoz