Psoriasis : les idées reçues ont la peau dure
On entend souvent dire que le psoriasis serait d’origine psychologique. C’est d’ailleurs l’opinion de 60% des Français.
« Il s’agit d’un dérèglement immunitaire qui entraîne une accélération du renouvellement de l’épiderme », précise le Pr Denis Jullien. « Le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau qui a une origine immunologique et une prédisposition génétique… Bien que de nombreux patients rapportent que leur état s’aggrave lors de périodes de stress, il est donc important de souligner que la cause fondamentale du psoriasis n’est pas psychologique ».
Certains pensent que le psoriasis est contagieux. Et d’ailleurs, en présence d’une personne atteinte par le psoriasis, 35 % des Français* déclarent qu’ils tenteraient d’éviter tout contact physique.
« C’est totalement faux », insiste Bénédicte Charles, présidente de l’Association France Psoriasis. « Cette idée reçue est particulièrement tenace et participe largement au phénomène d’isolement des patients. En effet, les gens s’éloignent la plupart du temps d’une personne souffrant d’un psoriasis pensant à tort que c’est contagieux. Et ça n’est pas parce plusieurs membres d’une même famille sont touchés par le psoriasis qu’il s’agit d’une maladie contagieuse ! Je pense qu’il est important d’ajouter qu’il ne s’agit pas non plus d’un problème d’hygiène, autre idée reçue bien ancrée… »
Le psoriasis ne serait pas une maladie grave.
« C’est faux. La maladie peut avoir un impact significatif sur l’image de soi », explique Bénédicte Charles. « C’est d’autant plus vrai lorsque la maladie survient à un âge jeune, pendant la période de construction de l’identité. Par ailleurs dans les formes modérées à sévères, le psoriasis pèse fortement sur la qualité de vie. Certaines zones où peuvent siéger les plaques de psoriasis ont un impact psychosocial beaucoup plus fort, comme le visage ou les mains. »
Les traitements du psoriasis sont considérés comme contraignants.
« Si le psoriasis léger peut être moins contraignant que les formes plus sévères, les traitements qui lui sont liés, notamment les topiques, comme les crèmes à appliquer peuvent être, elles, assez elles contraignantes », précise le Pr Jullien. « D’autant plus qu’elles doivent être utilisées quotidiennement ». « Pour les cas plus graves, des biothérapies modernes permettent de vivre sans lésions, avec des injections sous-cutanées quatre fois par an. Il existe aussi des traitements par voie orale. »
Une association au plus près des patients
L’Association France Psoriasis qui a fêté ses 40 ans l’année dernière a été fondée par une patiente. Son objectif principal est d’offrir du soutien et des informations, à travers notamment son site internet : https://francepsoriasis.org/. Sa mission consiste également à améliorer le parcours de soins des patients et à soutenir la recherche.