Parkinson : le côté du corps où débute la maladie prédit son évolution

Parkinson : le côté du corps où débute la maladie prédit son évolution

Quand on évoque la maladie de Parkinson, on pense immédiatement aux tremblements et aux difficultés de mouvement. Pourtant, cette pathologie qui touche près de 10 millions de personnes dans le monde, s’accompagne aussi de troubles moins visibles mais tout aussi handicapants : problèmes de mémoire, dépression, anxiété.

Une équipe de l’Université de Genève et des Hôpitaux universitaires genevois vient de faire une découverte surprenante : le côté du corps où apparaissent les premiers symptômes permet de prédire quels seront ces troubles « cachés ».

Une maladie qui ne débute jamais des deux côtés à la fois

La maladie de Parkinson présente une particularité méconnue du grand public : elle débute toujours de façon asymétrique. Les premiers signes – tremblements, raideur musculaire, lenteur des gestes – n’affectent au départ qu’un seul côté du corps. Cette asymétrie n’est pas anodine car elle reflète le dysfonctionnement d’un hémisphère spécifique du cerveau. Quand les symptômes apparaissent du côté droit du corps, c’est l’hémisphère gauche du cerveau qui est touché, et inversement.

En analysant 80 études menées ces cinquante dernières années, les chercheurs genevois ont découvert que cette asymétrie initiale détermine largement l’évolution future de la maladie. Les patients dont les symptômes débutent du côté droit développent plus souvent des troubles cognitifs sévères, avec un risque accru de démence. Leur mémoire, leur capacité de raisonnement et leur attention se dégradent plus rapidement.

À l’inverse, les personnes chez qui la maladie commence du côté gauche sont davantage confrontées à des troubles psychiatriques : dépression, anxiété… Ces manifestations, bien que moins spectaculaires que les problèmes moteurs, peuvent considérablement altérer la qualité de vie des patients et de leur entourage.

Vers une médecine personnalisée

Cette étude, publiée dans la revue npj Parkinson’s disease, ouvre la voie à une prise en charge plus personnalisée de la maladie de Parkinson. « Ces résultats constituent une avancée cruciale pour l’étude des symptômes non moteurs de la maladie, longtemps mésestimés », souligne Julie Péron, qui a dirigé ces travaux. En identifiant dès le diagnostic le côté d’apparition des premiers symptômes, les médecins pourraient mieux anticiper les difficultés à venir et orienter plus rapidement leurs patients vers les thérapies appropriées.