Neurologie : qu’est-ce que le syndrome de l’accent étranger ?
Avec à peine 100 cas détectés dans le monde, le syndrome de l’accent étranger intrigue la communauté scientifique. « Il s’agit d’un trouble dans lequel la façon dont vous parlez change de manière soudaine » explique sur son site la clinique de Cleveland. « Comme son nom l’indique, les autres ont l’impression que vous parlez avec un accent étranger. Cela indique que quelque chose perturbe votre fonction cérébrale. »
Très rare donc – décrit pour la première fois en 1907 par le neurologue français Pierre Marie – ce syndrome peut survenir à la suite de lésions cérébrales, notamment après un accident vasculaire cérébral, un traumatisme crânien ou encore une démence vasculaire.
Une histoire incroyable
Parmi les cas rapportés depuis, citons une histoire datant de 1941 et contée par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) : « le 6 septembre, la ville d’Oslo, occupée par les Allemands, est attaquée par la Royal Air Force britannique. Une femme de 30 ans nommée Astrid a été blessée au côté gauche de la tête. Après plusieurs jours, elle a repris connaissance (…) Son discours avait changé et les personnes qui l’entendaient détectèrent un accent proche de l’allemand. » Ce qui l’a amenée à être rejetée par ses compatriotes.
Des changements de sons
Vitesse de parole, articulation, durée des sons ou inflexions… La difficulté à contrôler différentes parties de la bouche peut ainsi modifier considérablement la qualité du son et donner l’impression d’un accent. Ainsi, les cas documentés à travers le monde font état d’un passage d’un accent japonais à un accent coréen, de l’anglais au français ou d’un accent américain à un accent britannique.
Une source d’anxiété
Comme l’explique la clinique de Cleveland, le syndrome de l’accent étranger peut avoir des conséquences majeures sur la santé mentale d’une personne, ouvrant la porte à la dépression et à l’anxiété. Cela peut être dû à différents éléments :
Un scepticisme de la part des proches qui se demandent si la maladie et les symptômes sont réels ;
Les difficultés à obtenir un diagnostic (du fait de la rareté de la pathologie) ; Il est difficile d’obtenir un diagnostic car cette maladie est très rare, ce qui signifie que les prestataires de soins de santé peuvent ne pas la prendre en compte ou la diagnostiquer à tort comme une autre maladie.
La peur de ne pas être compris en essayant de communiquer…
Quant à la prise en charge, qui peut varier d’une thérapie médicamenteuse à des séances d’orthophonie, elle dépendra des causes du syndrome.