Mon enfant a des difficultés scolaires : comment réagir ?
Avant toute chose, si votre enfant ramène de mauvaises notes, « il ne faut pas le rabaisser, ni lui dépeindre une vision catastrophique de la situation et de son avenir dans le but de le remobiliser », insiste Vincent Joly, psychologue pour enfants et adolescents à Paris. Cela est contre-productif et risque de le stresser. Mieux vaut bien identifier la cause de ses difficultés avant de réagir.
En effet, éprouver des difficultés scolaires – c’est à dire ne pas parvenir à apprendre ses leçons, avoir de mauvais résultats – peut avoir plusieurs causes. Il se peut que votre enfant mette plus de temps que les autres à comprendre ses leçons, qu’il ne sache pas bien s’organiser ou encore qu’il n’apprécie pas la matière. Il peut aussi être porteur d’un trouble dys ou encore éprouver du stress en lien avec son environnement scolaire.
C’est pourquoi il faut distinguer deux grandes catégories de situations : « celle où l’enfant a du mal à l’école mais a envie d’apprendre, de travailler. Et celle où l’enfant ne veut pas, n’a pas envie, refuse », décrit le psychologue. Selon ce dernier, rien ne sert de forcer un enfant qui est dans le rejet de l’école. D’autant que ce rejet cache souvent une souffrance.
Soutien scolaire, soutien moral
Dans la première situation, prenez d’abord rendez-vous avec l’équipe pédagogique pour en discuter et tenter d’identifier les causes de ces mauvais résultats. Vous pouvez aussi consulter votre médecin traitant qui vous guidera pour écarter un éventuel dys. Et dans tous les cas, vous pouvez assister votre enfant, passer plus de temps avec lui à revoir ses leçons, lui donner des méthodes de travail. Et si vous avez les moyens, des cours particuliers peuvent aussi être un plus. Mais « rien ne sert de passer 2 à 3 heures par jour sur les devoirs », note-t-il. « Cela risque de le décourager. »
En revanche, si les difficultés scolaires sont associées ou causées par un rejet de l’école, il faudra être vigilant au bien-être de l’enfant. Subit-il du harcèlement ? A-t-il développé une phobie scolaire ? La souffrance peut tout à fait conduire à un échec des performances. « Quand l’enfant dit qu’il n’a plus envie d’aller à l’école, qu’il déteste l’école et que cela produit en plus des symptômes de stress ou d’angoisse, il est important d’écouter sa souffrance », ajoute Vincent Joly.
Dans ce cas, « il est intéressant d’inciter l’enfant à investir un autre domaine, en dehors de l’école pour éviter un effondrement narcissique », recommande le professionnel. Et d’établir « un plan B afin de changer d’école si c’est l’environnement qui est néfaste, ou encore de raccourcir la scolarité ou de l’aider à choisir une autre voie plus professionnelle par exemple ».
Et si l’enfant exprime une souffrance qui s’installe, n’hésitez pas à consulter.