Maladie de Lyme : les enfants, cibles privilégiées des tiques ?

Maladie de Lyme : les enfants, cibles privilégiées des tiques ?

Avec les beaux jours, les tiques, ces acariens vecteurs de maladies, sont particulièrement actifs. Depuis 8 ans, nous sommes encouragés à participer à la recherche en signalant toutes piqûres de tiques, sur humains et animaux sur le site de Citique, un programme lancé par l’Inrae, l’ANSES, le CPIE Nancy-Champenoux, l’Université de Lorraine et le réseau de laboratoire Tous Chercheurs. Objectif : mieux comprendre l’écologie des tiques, les types d’agents infectieux qu’elles peuvent transmettre, mais aussi améliorer la prévention.

Depuis 2017, 104 000 signalements ont été réalisés sur la plateforme. Plus de 60 000 tiques ont été reçues au laboratoire de l’Inrae à Nancy. 75 % d’entre elles correspondaient à des piqûres chez les humains, 25 % chez les animaux.

Fort de ces huit années d’observation et cette somme d’informations collectée, les chercheurs, s’appuyant spécifiquement sur la région Grand Est, émettent deux alertes. Cette région est l’une des plus touchées par les problématiques liées aux piqures de tiques et la population y est généralement mieux informée sur les risques de maladies liés à ces arthropodes.

Retirer la tique le plus tôt possible

Ainsi, les chercheurs ont découvert que les tiques envoyées au laboratoire en début de printemps sont plus gorgées de sang que celles qui ont piqué plus tard dans l’année. « Cela suggère qu’elles ont été retirées plus tardivement après avoir piqué (plus de 24h), ce qui augmente les risques pour la santé des personnes piquées si les tiques étaient porteuses d’un ou plusieurs agents infectieux. Il est en effet essentiel de retirer sans attendre la tique dès que la piqûre est constatée », soulignent les scientifiques.

Le pic d’activité des tiques a lieu en mai – juin, ce qui ne les empêche pas de pouvoir piquer et transmettre des maladies dès le début du printemps. L’équipe de Citique rappelle l’importance d’adopter les gestes de prévention dès le mois de mars, partout en France, avec une vigilance même plus tôt dans les régions les plus chaudes.

Pensez à vérifier que votre enfant n’a pas été piqué !

Autre enseignement du programme Citique ; les enfants, particulièrement ceux âgés de 0 à 5 ans, seraient davantage piqués que les adultes, avec deux à trois fois plus de signalements. Contacté par Destination Santé, l’équipe Citique estime que même s’il s’agit de données déclaratives, « la différence est tellement importante (et correspond aux mêmes résultats que d’autres études aux Etats-Unis) que nous avons choisi de la mettre en avant pour alerter sur ce risque ». En retour de promenade, ou simplement du jardin, il est donc important de surveiller la peau de votre enfant, notamment le cuir chevelu qui est le siège de nombreuses piqûres.

49 % des piqûres signalées via l’application Signalement Tique entre 2017 et 2024 ont eu lieu en forêt, 23 % dans les jardins et 4 % à l’intérieur du domicile.

La maladie de Lyme mais aussi d’autres maladies

29, 9 % des 2 000 tiques piqueuses d’humains analysées étaient porteuses d’un agent pathogène, rapporte Citique  : 14,5 % de la bactérie responsable de la maladie de Lyme. ; 5 % étaient co-infectées par au moins deux agents pathogènes.

Outre la borréliose de Lyme, maladie bactérienne la plus courante transmise par les tiques, celles-ci peuvent aussi transmettre :

  • d’autres bactéries : qui peuvent être responsables de rickettsioses, tularémie ou anaplasmose granulocytaire.
  • des parasites : responsables de la babésiose (surtout chez les animaux, plus rarement chez les humains) ;
  • des virus pouvant provoquer l’encéphalite à tique.

Pour participer à la recherche sur les tiques, téléchargez l’application Signalement Tique sur votre smartphone. Les signalements peuvent aussi être réalisés via Internet, https://tiquotheque.fr/signalement/public/ ou via un formulaire papier à imprimer.