Les implants et prothèses dentaires enfin remboursés ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’édentement complet devrait concerner 30 % de la population mondiale d’ici 2030. En cause, l’espérance de vie qui s’allonge malgré une meilleure prévention bucco-dentaire. Quant à l’édentement unitaire, il est fréquent puisqu’en 2001, un tiers des personnes de 18 à 24 ans, présentait une dent absente, autre qu’une dent de sagesse. Et ce chiffre augmente avec l’âge.
Un handicap fonctionnel, esthétique et social
Dans ce contexte, se pose la question de la prise en charge de l’édentement alors que le coût des soins dentaires est un frein pour de nombreuses personnes. Selon un rapport de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES), publié en 2022, 47 % des personnes qui renoncent aux soins dentaires le font pour motif financer. Pourtant, « la perte d’une, voire de la totalité des dents, à la suite de déchaussements ou d’infections, constitue un handicap à la fois fonctionnel, esthétique et social avec des conséquences sur la santé (des carences nutritionnelles par exemple) ».
L’Assurance-maladie a ainsi saisi la Haute autorité de santé (HAS) afin d’évaluer la pertinence d’un remboursement pour :
une prothèse amovible complète implanto-retenue (PACIR) dans le cadre d’un édentement complet ;
une prothèse fixée unitaire supra-implantaire (PFUSI) pour un édentement unitaire.
Dans un communiqué du 6 novembre, la HAS rend un avis positif pour le remboursement de ces deux dispositifs. Selon l’autorité sanitaire, la PACIR « améliore la stabilité des prothèses amovibles (communément appelées « dentiers ») et la qualité de vie du patient (confort, mastication, vie sociale, etc.) ». Quant à la PFUSI, il s’agit d’un dispositif bien moins invasif que le bridge traditionnel qui nécessite l’altération des dents adjacentes pour le fixer.
Un parcours de soins également encadrés
Cette prise en charge doit inclure pour la HAS un parcours de soins strictement encadré pour les patients avec :
une phase pré-thérapeutique : elle doit évaluer les traitements en concertation avec le patient. La planification, l’élaboration du traitement et les prérequis indispensables notamment concernant l’assainissement de la bouche.
la phase thérapeutique : elle comporte la pose des implants et de la prothèse, et la prise en charge des complications.
la phase postopératoire : elle comprend les maintenances professionnelles et les modalités de prise en charge des maladies péri-implantaires comme la mucosite (inflammation de la muqueuse) et la péri-implantite (un déchaussement de l’implant d’origine bactérienne) .
En France, la prise en charge implanto-prothétique est la solution thérapeutique la plus utilisée, avec près d’un million d’implants dentaires posés en 2023. Trois catégories de professionnels de santé peuvent prendre en charge les patients : les chirurgiens-dentistes, les chirurgiens oraux et les médecins spécialisés en chirurgie-maxillo-faciale et stomatologie.