Le talc, probablement cancérigène pour l’Homme, selon l’OMS
Le talc, un produit cancérigène ? Utilisé pour éviter les irritations sur les fesses des bébés, à la place d’un shampooing sec, contre les pieds qui glissent ou sur des zones humides comme les aisselles… le talc est pointé du doigt par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans une publication vendredi 5 juillet dans la revue The Lancet Oncology. Le groupe de travail du CIRC vient ainsi de classer le talc comme probablement cancérigène pour l’Homme (groupe 2A), soit le deuxième niveau de certitude selon lequel une substance peut provoquer le cancer.
Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques se sont appuyés sur une combinaison de preuves limitées chez l’être humain de cancers de l’ovaire et de preuves suffisantes chez les animaux en laboratoire. Le groupe d’experts note toutefois que si l’évaluation du CIRC a bien porté sur du talc ne comportant pas d’amiante, il ne peut être exclu que les études sur les humains exposés pouvaient concerner du talc contaminé à l’amiante. Chez les animaux de laboratoire, le traitement au talc a toutefois mené à des tumeurs malignes. Et les experts ont pu mettre en lumière des caractéristiques propres aux substances cancérigènes dans le talc, comme l’inflammation chronique et la modification de la prolifération et de la mort cellulaire.
Une firme américaine déjà condamnée
Le talc est un minéral naturel, extrait de nombreuses régions du monde, réputé pour ses propriétés absorbantes et protectrices. L’exposition au talc se produit principalement en milieu professionnel lors de l’extraction, le broyage ou la transformation ou lors de la confection de produits contenant du talc. La population générale y est aussi exposée via l’utilisation de produits cosmétiques et de poudres corporelles contenant du talc.
En 2017 déjà, le groupe pharmaceutique Johnson et Johnson avait été condamné par un tribunal de Los Angeles à verser 417 millions de dollars à une femme de 63 ans. Le Baby Powder de la firme, du talc, avait été reconnu comme étant à l’origine du cancer des ovaires de la plaignante. Celle-ci utilisait du talc pour sa peau depuis ses 11 ans. En 2021, le groupe avait été définitivement condamné à verser 4,69 milliards d’euros dans un procès intenté par 22 femmes.
Dans la même publication, le CIRC a également classé l’acrylonitrile dans le groupe 1, niveau de certitude le plus élevé concernant le risque cancérigène d’une substance. L’acrylonitrile est utilisé dans la production de polymères que l’on retrouve dans les fibres de vêtements, les tapis et autres textiles. On le retrouve aussi dans la fumée de cigarette, y compris la fumée secondaire, et dans la pollution atmosphérique. La substance est responsable de cancers du poumon et, selon des preuves plus limitées, de cancers de la vessie.