Le syndrome prémenstruel : quelles répercussions sur les performances sportives ?
Aux Jeux Olympiques de Paris, 10 500 athlètes du monde entier se réuniront, avec une première historique : une parité entre hommes et femmes. Cela signifie que plus de 5000 athlètes féminines participeront à cette XXIIIe Olympiade. Au cours de ces 19 jours, des centaines d’entre elles auront leurs règles et un syndrome prémenstruel.
Le syndrome prémenstruel, un impact certain
Le syndrome prémenstruel, c’est une série de symptômes physiques et psychiques (prise de poids, ballonnements, maux de tête, irritation, troubles du sommeil, stress, etc.) qui débutent entre quelques heures et plusieurs jours avant les règles. Ces symptômes sont désagréables, franchement pénibles ou carrément handicapants et concerneraient 20 à 40 % des femmes en âge de procréer. Ses causes restent floues. Compte tenu de son lien avec le cycle menstruel, on soupçonne l’implication de facteurs hormonaux, mais aussi une prédisposition génétique, tout comme d’éventuelles carences en magnésium, en calcium et en sérotonine, molécule impliquée dans la communication entre les neurones.
Et sur les performances sportives ?
Le syndrome prémenstruel peut avoir des répercussions sur la qualité de vie mais aussi les performances sportives. Des études indiquent que 75 % des athlètes femmes éprouvent ce syndrome à différents niveaux. Le Dr Carole Maître, gynécologue et médecin du sport à l’INSEP, rapporte les propos de sportives qui décrivent une diminution de leur force, une sensation de ballonnement, ou une irritabilité, etc. Elle estime que les sportives peuvent percevoir une diminution de leurs capacités physiques et éprouver des perturbations psychologiques.
Une étude publiée en 2022 sur 1086 sportives de 57 sports à différents niveaux de performance a montré que ce syndrome avait un impact sur le sommeil, la force musculaire, la forme mentale. Parmi celles n’utilisant pas de contraceptifs hormonaux, les symptômes liés au cycle menstruel étaient courants, en particulier les douleurs abdominopelviennes ou dysménorrhée (74 %) et les symptômes prémenstruels (78 %), qui influençaient également la performance perçue en termes de condition physique aérobie, de force musculaire, de vivacité mentale, d’équilibre et de qualité du sommeil. Par ailleurs, 18 % des athlètes tenaient compte des problèmes liés au cycle menstruel ou aux contraceptifs hormonaux lors de la planification de leur entraînement ou de leurs compétitions.
Les performances sportives peuvent varier selon le cycle menstruel
Sur le plan physiopathologique, Dr Carole Maître indique que le syndrome prémenstruel se caractérise à la deuxième partie du cycle par une relative hyperœstrogénie et un déficit en progestérone. « La gestion de ces symptômes implique donc un rééquilibrage hormonal, précise-t-elle, notamment par la prescription de progestérone pendant la deuxième moitié du cycle, en privilégiant les dérivés de progestérone naturelle. »
Les œstrogènes, hormones aux effets anabolisants, favorisent le gain de masse musculaire pendant l’entraînement, mais leur concentration fluctue tout au long du cycle. Lors des menstruations, les niveaux d’œstrogènes sont au plus bas. Après les règles et jusqu’à l’ovulation, ils augmentent, ce qui peut améliorer les performances et favoriser un renforcement musculaire plus efficace. Cependant, la perception des effets du cycle sur les performances varie considérablement d’une personne à l’autre. Et des sportives ont remporté des médailles d’or pendant leurs règles !