Le réchauffement climatique risque d’aggraver les apnées du sommeil

Le réchauffement climatique risque d’aggraver les apnées du sommeil

« Les apnées du sommeil ou syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est un trouble de la ventilation nocturne dû à la survenue anormalement fréquente de pauses respiratoires », définit le site de l’Assurance-maladie. En effet, durant le sommeil, les voies respiratoires se bouchent par épisodes, provoquant des apnées ponctuelles, répétées, ainsi que des micro-réveils.

Ce manque d’oxygène et ces micro-réveils répétés perturbent aussi la qualité de vie en journée. Le sommeil étant dégradé, une fatigue s’installe, conduisant à une somnolence diurne. De plus, et à plus long terme, « le syndrome d’apnées du sommeil augmente la mortalité et particulièrement celle de cause cardiovasculaire », indique ameli.fr. Hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, accident vasculaire cérébral (AVC) ou encore infarctus du myocarde… le risque de subir l’une ou l’autre de ces pathologies est nettement augmenté.

Une aggravation due à la chaleur

Et alors qu’un milliard de personnes sont touchées dans le monde, une étude australienne présentée lors de la Conférence Internationale de l’American Thoracic Society prévoit que dans les années à venir, le phénomène risque de s’aggraver. En cause : le réchauffement climatique.

Des chercheurs de l’Université Flinders ont analysé une base de données de plus de 116 000 utilisateurs d’un capteur placé sous le matelas, capable d’estimer la sévérité des apnées du sommeil. Ces données ont ensuite été comparées aux températures ambiantes sur 24 heures, extraites de modèles climatiques.

Les résultats sont frappants : des températures plus élevées sont associées à une augmentation de 45 % de la probabilité qu’une personne souffre d’apnées du sommeil au cours d’une nuit donnée. L’impact varie selon les régions, les populations européennes étant les plus touchées.

Un avenir préoccupant

En utilisant diverses modélisations économiques et sanitaires, les chercheurs ont estimé que tout scénario impliquant une augmentation des températures de plus de 2°C entraînerait une multiplication par 1,5 à 3 de la pression des apnée du sommeil – en termes de bien-être et de pertes économiques – d’ici à 2100. Plus alarmant encore, le changement climatique aurait déjà augmenté cette pression de 50 % à 100 % depuis l’an 2000.

Selon les auteurs, face à cette double menace sanitaire et climatique, la nécessité d’agir rapidement pour limiter le réchauffement climatique et améliorer le diagnostic et le traitement des apnée du sommeil n’a jamais été aussi évidente.