Le deuil animalier a aussi droit à ses rituels
« Quand, j’ai débuté cette activité, en 2020, on m’a prise un peu pour une folle… » Irène Combres est coach professionnelle, spécialisée dans l’accompagnement du deuil animalier. A ses yeux, jusqu’à il y a encore quatre ou cinq ans, les personnes qui perdaient leur animal chéri éprouvaient toutes les peines du monde à trouver une oreille attentive, face à leur douleur. Or, comme elle le souligne, « il est important d’en parler, sans avoir la crainte d’être jugé ».
« Un deuil légitime »
Irène Combres constate toutefois que « les choses évoluent… Aujourd’hui, les gens apparaissent plus à même d’en parler. Peut-être ont-ils moins honte et craignent-ils un peu moins le regard de la société ». Elle en est persuadée : « il n’y a pas de deuil légitime. Il y a le deuil que l’on vit. Et la perte d’un animal en est un. Il ne s’agit pas d’un deuil de troisième ou quatrième rang ».
Un membre de la famille
Et peu importe que nos compagnons soient à poils, à plumes ou encore à écailles… « Autrefois, poursuit-elle, nous avions des animaux domestiques. Ils sont devenus des animaux de compagnie avant d’être aujourd’hui compagnons-animaux et des membres du foyer à part entière ». Ce qui signifie en cas de décès, il peut exister un désir potentiel de véritables rituels funéraires. Ces derniers « manquent encore beaucoup en France », regrette-t-elle, en référence à l’accompagnement bien sûr, mais aussi aux possibilités de se recueillir.
Des lieux de recueillement
« Certes, il existe les crematorium », reprend-elle. « Mais savez-vous qu’il est possible d’assister à la crémation ? Peu de vétérinaire le précisent… » Par ailleurs, s’il demeure interdit d’enterrer son animal de compagnie dans son jardin, et ce quel que soit son poids, les cimetières animaliers constituent aussi une possibilité. « Il s’agit du seul endroit où l’on peut enterrer son animal de compagnie », insiste-t-elle. Mais il en existe encore peu : environ une quarantaine à l’échelle du pays, selon le site www.happyend.life, qui les référence. Irène Combres évoque également la piste des columbariums où il est possible de déposer une urne funéraire. « Ces lieux sont importants car ils permettent de se mettre en connexion avec son animal », conclut-elle. « L’on peut y déposer des fleurs, une plaque ou une carte avec un mot tendre… » Pour se souvenir et vivre pleinement son deuil.