Le cyclisme augmente-t-il le risque de cancer de la prostate ?

Le cyclisme augmente-t-il le risque de cancer de la prostate ?

« Sir Chris, 48 ​​ans, onze fois médaillé d’or olympique, a annoncé ce week-end qu’il lui restait deux à quatre ans à vivre en raison d’un cancer de la prostate en phase terminale », apprenait-on lundi 21 octobre sur le site du Dailymail. « Ses fans ont exprimé leur choc et leur tristesse. D’autres voulaient savoir pourquoi une personne relativement jeune, apparemment en forme et en bonne santé, pouvait être atteinte d’une maladie normalement associée aux hommes plus âgés », poursuit le quotidien britannique.

Car un travail publié en 2020 dans le Journal of Men’s Health et conduit par des chercheurs du University College London, apporte une observation alarmante. Selon les auteurs, pratiqué de façon accrue (plus de 8h et demie par semaine), le vélo semble bien associé à un risque plus élevé de cancer de la prostate.

Comment interpréter ces résultats ?

Si les auteurs ne confirment pas le lien de cause à effet, ils distillent deux raisons qui pourraient expliquer le phénomène :

Les hommes qui font du sport sont peut-être plus soucieux de leur santé et de leur bien-être. Ainsi consultent-ils sans doute plus régulièrement leur médecin et sont-ils plus enclins à effectuer des contrôles réguliers ;
Différents travaux ont montré que le cyclisme augmente les niveaux de PSA. Or des niveaux élevés de cette protéine naturellement produite par la prostate peuvent être annonciateurs d’un cancer. « Mais une prostate inflammée par la friction contre la selle pourrait aussi expliquer cette élévation», explique sur son site le chirurgien urologue et andrologue Allan Lipsker. « C’est pourquoi il est conseillé de s’abstenir de faire du vélo la semaine avant l’examen biologique du PSA pour éviter d’influencer les résultats (faux positif, ndlr). »

L’association entre le cyclisme et le cancer de la prostate serait donc spéculative.

Même son de cloche du côté de la Fondation québécoise du cancer qui affirme sans hésitation que même de longues heures passées à vélo ne provoqueront pas le développement d’un cancer de la prostate. Elle précise néanmoins que chez certains cyclistes « assidus », « le vélo peut causer une irritation que l’on appelle prostatite. Un mauvais positionnement peut également provoquer cette inflammation. » Laquelle n’est pas le signe d’un futur cancer.

Pour éviter ce genre de désagrément, il est conseillé :

D’adopter une bonne position afin d’éviter toute pression dans la région pelvienne ;
De choisir une selle de qualité et de bien l’ajuster ;
Si vous faites beaucoup de vélo en loisir, de porter un cuissard ajusté et rembourré à l’entre jambes.

A noter : citons enfin une étude menée au début de cette année auprès de plus de 50 000 hommes. Celle-ci a révélé que ceux qui font régulièrement de l’exercice, y compris du vélo, ont un risque réduit de cancer de la prostate de 35 % par rapport à ceux qui n’en font pas.