JO de Paris 2024 : quels risques de nager dans une eau polluée ?
Depuis plus de six mois, l’organisation non gouvernementale (ONG) Surfrider Foundation réalise des prélèvements réguliers dans la Seine afin de surveiller la qualité bactériologique de l’eau.
Ainsi, sur les 14 tests réalisés au niveau du pont de l’Alma et du pont Alexandre III – là où se dérouleront les épreuves – seul un s’est montré « satisfaisant » quant à la qualité de l’eau.
Et encore, ces prélèvements bimensuels permettent de connaitre la présence en Escherichia coli (E. coli) et en entérocoques (des bactéries intestinales indiquant une pollution d’origine fécale) dont les concentrations se sont montrées très largement supérieures aux seuils législatifs en vigueur pour les eaux de baignade (eau douce). En revanche, les autres types de pollutions (chimiques, biologiques…) ne sont pas pris en compte.
Pour l’ONG, « il apparait clairement que les athlètes qui se lanceront dans les épreuves olympiques et paralympiques prévues dans la Seine vont nager dans une eau polluée et prendre des risques importants pour leur santé ». Quels sont ces risques ?
Problèmes ORL, cutanés…
Les risques sanitaires sont de plusieurs ordres selon que le contact soit cutané, oculaire, si le nageur ou la nageuse avale de l’eau contaminée…
Ainsi, le risque infectieux associé à la baignade dans une eau de mauvaise qualité microbiologique se traduit principalement par des gastro-entérites (diarrhées, maux de ventre, nausées, vomissements) ou des dermatites (plaques, démangeaisons…). Des infections au niveau des yeux, des oreilles ou de la gorge peuvent aussi survenir.
Autre danger : la leptospirose. Aussi appelée « maladie du rat », cette maladie bactérienne se transmet notamment à l’être humain par contact de la peau ou d’une muqueuse avec de l’eau douce contaminée par de l’urine.
Pourra-t-on se baigner dans la Seine dans une centaine de jours ?
C’est la grande question… Parmi les projets mentionnés par les équipes de la Ville de Paris afin d’assurer l’innocuité des eaux de baignade, figuraient notamment la construction d’un bassin de stockage des eaux pluviales de 50 000m3 au niveau d’Austerlitz, ou encore le raccordement aux réseaux d’assainissement des bateaux et établissements recevant du public établis le long de la Seine.
« Malheureusement à ce jour, aucune visibilité quant à la bonne mise en œuvre de ces actions n’est donnée par les parties prenantes du plan de réhabilitation de la Seine, des partenaires ou encore des autorités compétentes », déplore la Surfrider Foundation.