Hypertension artérielle : une menace silencieuse sous-estimée

Hypertension artérielle : une menace silencieuse sous-estimée

Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ?

L’hypertension artérielle (HTA) se traduit par une augmentation anormale de la pression sanguine contre la paroi des artères. Pour bien comprendre, il faut distinguer deux valeurs mesurées lors d’une prise de tension :

  • La pression artérielle systolique (PAS) reflète la pression exercée dans les artères lorsque le cœur se contracte pour éjecter le sang.
  • La pression artérielle diastolique (PAD) correspond à la pression résiduelle dans les artères quand le cœur se relâche entre deux battements.

En temps normal au cabinet médical, la tension artérielle doit être inférieure à 140 mmHg pour la PAS et 90 mmHg pour la PAD (autrement dit, 14-9). Au-delà de ce seuil, on parle d’hypertension artérielle. Ces chiffres ne doivent pas dépasser 135 mmHg pour la PAS et 85 mmHg pour la PAD en cas d’automesure.

Pourquoi est-ce un problème ?

Selon la Fédération française de Cardiologie (FFC), « le travail du muscle cardiaque est augmenté en raison de la pression plus forte à laquelle il est soumis. Il va donc grossir, devenir moins performant et s’épuiser. » L’HTA abîme également les artères et fragilise progressivement tout l’organisme. 

Les complications : un impact sur l’ensemble de l’organisme

L’hypertension artérielle est une maladie systémique, dont les conséquences peuvent être irréversibles si elle n’est pas prise en charge à temps.

Sur l’appareil cardiovasculaire :

  • Infarctus du myocarde : l’hypertension favorise le dépôt de plaques dans les artères, ce qui peut obstruer les vaisseaux coronaires.
  • Accident vasculaire cérébral (AVC) : cause principale d’AVC en France, l’HTA peut entraîner une rupture ou une obstruction d’un vaisseau cérébral.
  • Insuffisance cardiaque : à force de pomper contre une résistance élevée, le cœur s’épuise, entraînant une perte de sa capacité à irriguer correctement le corps.

Sur le système nerveux central :

  • Troubles cognitifs : l’hypertension est un facteur de risque de déclin cognitif et de démence, notamment la maladie d’Alzheimer.

Sur les reins :

  • Les reins, très vascularisés, sont particulièrement vulnérables. L’HTA peut mener à une insuffisance rénale chronique, voire terminale nécessitant une dialyse.

Sur les yeux

  • L’hypertension peut provoquer une rétinopathie hypertensive, altérant progressivement la vision. 

Une maladie discrète… mais détectable 

Ce qui rend l’hypertension artérielle particulièrement redoutable, c’est son caractère asymptomatique. Dans la majorité des cas, elle ne provoque aucun symptôme spécifique. On parle d’un « tueur silencieux ». Parfois certains signes peuvent survenir : céphalées, acouphènes, vertiges, difficultés de concentration, troubles de la vision ou sensation d’oppression. Mais ces manifestations sont non spécifiques : elles peuvent être attribuées à la fatigue, au stress, ou à d’autres pathologies. C’est pourquoi seule une mesure objective permet de la détecter. La tension artérielle doit donc être surveillée régulièrement, en particulier après 40 ans, ou en présence de facteurs de risque (antécédents familiaux, tabac, sédentarité, excès de sel, surpoids, diabète…).

L’automesure tensionnelle : un outil à portée de main

La bonne nouvelle ? Un simple tensiomètre suffit. Que ce soit chez soi ou en pharmacie, la mesure est rapide, et indolore. L’automesure permet une surveillance précise, dans des conditions de vie courante. C’est un outil essentiel pour surveiller l’évolution de la tension qui permet au médecin ou au cardiologue d’ajuster les traitements si besoin.

Pour une mesure optimale, les autorités de santé recommandent la “règle des 3” :

  • réaliser 3 mesures espacées d’1 à 2 minutes, le matin avant le petit–déjeuner, avant la prise de médicaments ;
  • effectuer 3 mesures espacées d’1 à 2 minutes le soir avant de vous coucher ;
  • répéter ces mesures pendant 3 jours de suite.

Il convient ensuite de faire la somme de l’ensemble des mesures de PAD et de PAS respectives. L’objectif étant ensuite de procéder à la moyenne de la PAD et de la PAS en divisant par le nombre de mesures effectuées (soit 18).