Grossesse, diabète, eczéma … les questions à se poser avant de se faire tatouer
Si, pour une grande partie de la population, se faire tatouer ne pose aucun problème d’ordre médical, pour d’autres, quelques précautions s’imposent, et même parfois un avis médical assez pointu. « Précisément, les personnes sous traitement médical ou ayant des problèmes de santé devraient consulter leur médecin pour s’assurer que la démarche ne présente pas de risque », conseille le Pr Kluger.
En cas de grossesse et d’allaitement
Il est déconseillé de se faire tatouer pendant la grossesse ou l’allaitement, les études ne permettant pas d’exclure le passage de nanoparticules contenues dans les encres dans l’embryon ou le lait maternel.
En cas d’antécédents personnels de mélanome ou de cancer de la peau
Il est « interdit » de tatouer sur une cicatrice opératoire afin de permettre un suivi médical ultérieur correct. Idem en cas de grains de beauté, typiques ou atypiques (comme le « syndrome du nævus atypique » qui expose à un risque accru de mélanome).
En cas de maladie chronique de peau (psoriasis, dermatite atopique, vitiligo…)
Le tatouage n’est pas interdit, à condition d’attendre que la crise, c’est-à-dire la période pendant laquelle la maladie est active, soit passée. En effet, ces dermatoses sont particulièrement sensibles aux traumatismes liés aux tatouages. En revanche, si la maladie est stable, avec des lésions inchangées depuis longtemps, il est possible de se faire tatouer sur des zones saines.
En cas de chimiothérapie ou radiothérapie
On conseille généralement aux patients d’attendre la fin de leurs traitements contre le cancer avant de se faire tatouer.
En cas de maladie systémique
Notamment affectant l’immunité, qu’elle soit présente depuis la naissance (congénitale) ou acquise (cirrhose du foie, leucémie, cancer, VIH…) ou en cas de traitement immunosuppresseur: le risque d’infection est plus important, un avis médical est donc nécessaire avant tout tatouage.
« Il est judicieux de le reporter lorsque la maladie est active et que les traitements sont à doses élevées, précise l’expert. En revanche, il n’est pas justifié de déconseiller systématiquement le tatouage aux patients sous traitement immunosuppresseur léger. Il est également recommandé de ne jamais réaliser un tatouage en dehors d’un cadre professionnel en raison des risques d’infection accrus. »
Peu importe l’organe transplanté (cœur, foie, rein, poumons…), vous pouvez vous faire tatouer. Mais comme la transplantation impose d’être sous immunosuppresseurs, un avis médical est indispensable.
En cas de fièvre ou d’infection bactérienne
Etre sous antibiotiques n’empêche pas de vous faire tatouer.
En cas de maladie de cœur
En présence d’une cardiopathie existante, un rendez-vous avec votre médecin généraliste ou votre cardiologue est nécessaire pour voir si des antibiotiques doivent être prescrits en prévention. Ceci afin d’éviter tout risque d’infection bactérienne du cœur comme l’endocardite, mais qui reste rarissime. Un mot d’ordre : prévenez votre cardiologue.
En cas de maladie liées à des troubles de la coagulation ainsi que de prise de traitements fluidifiant le sang
Il existe un risque théorique de saignement important pendant la séance, lorsque les aiguilles perforent le derme. Il faut donc en discuter avec son médecin avant le tatouage. Il n’y a cependant jamais eu de cas d’hémorragie après tatouage nécessitant une hospitalisation ou un geste en urgence. De plus, il ne faut jamais arrêter un médicament de sa propre initiative, même temporairement pour une séance de tatouage, sans consulter un professionnel de santé.
En cas de diabète
Si le stade d’évolution du diabète est très avancé, les patients peuvent présenter un risque accru d’infection et de retard de cicatrisation. Toutefois, il n’existe pas de directives spécifiques concernant la procédure de tatouage chez les personnes diabétiques.
En cas d’angiome
Les tatouages sur angiomes sont généralement acceptés, mais il est déconseillé aux patients ayant des malformations vasculaires complexes de se faire tatouer sur les zones concernées. A la clé, il existe un risque d’infection, de gonflement et de saignement, mais aussi de déclencher une poussée et d’aggraver la malformation.
En cas d’insuffisance veineuse
Pour limiter le risque de phlébite, dégourdissez-vous les jambes au moins toutes les heures, évitez les tatouages proches des varices et évitez de vous faire tatouer les jambes si vous souffrez d’œdèmes, car la cicatrisation pourrait être plus complexe et prolongée.
Pour en savoir plus :