Endométriose : du nouveau dans le parcours diagnostic

L’endométriose concernerait environ 10 % des femmes en âge de procréer dans le monde, soit 190 millions de personnes. En France, cette maladie gynécologique inflammatoire chronique toucherait entre 1,5 et 2,5 millions de femmes. Celle-ci se caractérise par la présence, en dehors de la cavité utérine, de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’utérus. Ce tissu, sensible aux hormones ovariennes, les œstrogènes, provoque une réaction inflammatoire et forme des lésions parfois très douloureuses au niveau des zones où il a migré. Parfois difficile à diagnostiquer, les patientes attendent en moyenne 7 ans avant que l’on pose un nom sur leur maladie.
Afin d’améliorer le diagnostic et d’homogénéiser le parcours de soins des patientes, la Haute autorité de Santé (HAS) publie mercredi 4 juin de nouvelles recommandations afin d’actualiser la part des examens d’imagerie dans le diagnostic. Celui-ci s’articule autour de trois recommandations :
L’échographie endovaginale en première intention
1 – Un interrogatoire et un examen clinique sont menés par le médecin généraliste, la sage-femme ou le gynécologue. En cas de symptômes ou de signes cliniques, une échographie endovaginale peut être réalisée, en première intention par un médecin formé. Cet examen est une échographie interne des organes du petit bassin. Elle est réalisée avec une sonde insérée dans le vagin. « L’échographie endovaginale effectuée par des opérateurs suffisamment formés est recommandée comme outil d’imagerie de première ligne en raison de sa disponibilité, de ses bonnes performances, de son coût-efficacité et de son faible impact environnemental par rapport à d’autres méthodes d’imagerie », explique la HAS.
L’IRM si nécessaire, et en vue d’une intervention chirurgicale
2 – Une imagerie par résonnance magnétique (IRM) pelvienne peut être réalisée en seconde intention, sous la houlette d’un gynécologue et d’un radiologue référent, chez une patiente qui présente des symptômes mais en présence de résultat négatifs ou peu fiables à l’échographie. Le médecin peut aussi y avoir recours en première intention si l’échographie n’est pas réalisable.
3 – Une fois l’endométriose diagnostiquée et dans la perspective d’une intervention chirurgicale, « l’IRM pelvienne est recommandée dans le bilan préopératoire d’une endométriose pelvienne pour sa cartographie exhaustive, sa capacité à planifier le geste chirurgical et sa capacité à prédire le risque de complications postopératoires ».
Pour rappel, les symptômes de l’endométriose sont très variés et parfois non-spécifiques. Il s’agit notamment :
- de dysménorrhées ;
- de douleurs pelviennes ;
- de dyspareunie ;
- de douleurs à la défécation et à la miction ;
- d’une dysurie (gène à la miction) ;
- d’une dyschésie (gène à l’évacuation des selles) ;
- de symptômes gastro-intestinaux tels que les diarrhées ou la constipation ;
- d’une rectorragie ;
- d’une infertilité ;
- de douleurs dorsales ;
- d’une fatigue chronique.
A noter : depuis février 2025, le dispositif encore expérimental Endotest est disponible pour certaines patientes. Il est indiqué dans le diagnostic d’endométriose chez des patientes à l’imagerie normale ou équivoque mais présentant des symptômes très évocateurs et invalidants de la maladie.