Endométriose : ces 9 symptômes méconnus
2 millions de femmes en France souffrent d’endométriose, soit une femme sur 10. Affection inflammatoire chronique, l’endométriose est caractérisée par le développement, en dehors de l’utérus, de l’endomètre, cette muqueuse qui tapisse l’utérus. Cela entraîne des douleurs, notamment au moment des règles, dans la région pelvienne, très variables d’une personne à l’autre. Les lésions d’endométriose sont sensibles aux hormones (œstrogènes) tout comme le tissu utérin. À chaque cycle menstruel, elles prolifèrent, saignent et des cicatrices fibreuses se développent, à l’origine de douleurs parfois très intenses.
Parmi les symptômes fréquents, outre les douleurs pelviennes, on retrouve des douleurs lombaires, des saignements abondants lors des règles, des rapports sexuels douloureux (dyspareunies) et des troubles de la fertilité. Voici pour les symptômes connus, tout du moins les mieux connus puisque cette maladie souffre encore d’un retard de diagnostic, 7 ans en moyenne. Beaucoup plus rares ou méconnus, certains symptômes devraient toutefois alerter, notamment lorsqu’ils récidivent au moment des règles.
La fatigue chronique : il s’agit là d’un symptôme largement sous-estimé de l’endométriose. Une fatigue intense qui dure plus de 6 mois et qui ne diminue pas malgré plusieurs bonnes nuits de sommeil doit alerter. Cette fatigue peut s’accompagner de troubles cognitifs tels que la perte de mémoire ou des problèmes d’attention ou de grandes difficultés à rester debout.
Douleurs à l’épaule et/ou à la poitrine : ces douleurs, qui peuvent irradier vers le cou et le bras, se manifestent le plus souvent pendant les menstruations et sont liées à une atteinte diaphragmatique. Cela signifie que le tissu endométrial s’est développé au niveau du diaphragme.
Pneumothorax : celui-ci est dû à la présence anormale d’air dans la cavité pleurale. Le pneumothorax, parfois accompagné d’un essoufflement et d’une sensation de manque d’air, récidive notamment au moment des règles. Il est lié à la présence de lésions d’endométriose au niveau de la plèvre.
Hémoptysie : les lésions d’endométriose broncho-pulmonaires peuvent entraîner une hémoptysie cataméniale, soit le fait de cracher du sang au moment des règles. Symptôme très rare, le caractère récidivant lors des menstruations doit alerter.
Rectorragie : il s’agit de saignement digestif lors des règles, qui s’évacue par le rectum. Ces saignements surviennent dans l’endométriose digestive, lorsque le tissu endométrial s’est développé dans le tube digestif.
Douleurs lors de la défécation (dyschésie) : ce symptôme correspond à une tension douloureuse du sphincter anal qui survient en allant à la selle. Une rectorragie pour aussi être observée (saignements anaux), qui survient là encore durant les règles.
Gonflement de l’abdomen : en cas de gonflement subit avec une augmentation visible du tour de taille, il faut penser à l’endométriose. Ce symptôme, appelé endobelly (belly signifiant ventre en anglais) survient lors de la seconde moitié du cycle. « L’abdomen est de plus en plus gonflé, provoquant un inconfort et des douleurs dus à une sensibilité élevée de la paroi intestinale », explique Ameli.fr
Les neuropathies : les douleurs neuropathiques sont liées à une atteinte du système nerveux. Picotements, engourdissements, sensations de brûlure voire de décharge électrique, ces douleurs concerneraient 40 % des patientes atteintes d’endométriose et sont liées à l’envahissement des nerfs par les lésions d’endométriose. Ainsi, les douleurs sciatiques peuvent être dues à la compression des racines sacrées ou du nerf sciatique dans une endométriose profonde.
Une pollakiurie ou l’envie fréquente d’uriner : ce symptôme est lié à l’endométriose vésicale, soit la présence de lésions au niveau de la vessie. Ces nodules peuvent aussi entraîner des dysuries (difficultés à vider la vessie), la présence de sang dans les urines. Selon le site Endofrance, les femmes concernées rapportent des symptômes rappelant l’infection urinaire alors que le test cytobactériologique des urines est négatif.