Encéphalite à tiques : hausse de 60 % du nombre de cas déclarés en 2024

Encéphalite à tiques : hausse de 60 % du nombre de cas déclarés en 2024

Le nombre de cas d’encéphalite à tiques (TBE) augmente ces dernières années en Europe, de même que la zone et la période de circulation du virus. Aussi, en 2021, les autorités sanitaires ont inscrit la maladie sur la liste des maladies à signalement obligatoire. Objectif ? « Suivre l’évolution des épidémies dans le temps et mettre en place des politiques de santé publique adaptées », note Santé publique France dans un communiqué diffusé le 12 août.

En 2024, 62 cas diagnostiqués en France ont été notifiés, ce qui correspond à une augmentation de 60 % du nombre de cas par rapport à 2023, et 77 % par rapport à 2022, première année complète de surveillance par le signalement obligatoire. Une hausse vertigineuse mais qui montre surtout une bonne sensibilisation et une appropriation du signalement obligatoire par les médecins et le public, l’augmentation des signalements concernant principalement des formes peu graves de la maladie.

Juillet et août, période à haut risque

Autres informations, 55 cas (88,7 %) déclarés en 2024 avaient acquis leur infection en France. Le pic de survenue des cas (date de début des signes) était en juillet et août avec respectivement 16 et 17 cas, soit 53 % du total de l’année.  La majorité des cas avaient été contaminés en région Auvergne-Rhône-Alpes et Grand-Est.

Le virus de l’encéphalite à tique (TBE) est transmis à l’humain par piqûre de tique infectée lors des activités professionnelles ou de loisirs, dans les zones boisées humides comme le camping, les randonnées, le ramassage de champignons, rappelle Santé publique France. Plus rarement, la contamination peut se faire par consommation de lait cru ou de fromage au lait cru, principalement de chèvre ou de brebis.

Quels sont les symptômes ?

Après une période d’incubation d’une à deux semaines, la maladie débute comme une grippe avec de la fièvre, des maux de tête et des frissons. Apparaissent ensuite chez 20 à 30 % des cas, les signes d’une atteinte du cerveau (encéphalite) : prostration ou agitation, somnolence, délires, troubles du tonus des muscles, pertes d’équilibre. Le décès survient dans 2 à 3 % des cas. 10 à 20 % des patients présentent des séquelles (paralysies).

Le traitement consiste en une prise en charge des symptômes, il n’existe aucun médicament contre la maladie. « La convalescence de la maladie est longue, des séquelles neurologiques ou psychiatriques pouvant persister après la guérison », note vaccination-info-service.fr.

« La vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez les personnes résidant dans des pays où la maladie est fréquente et chez les voyageurs adultes et enfants exposés dans ces pays », ajoute Santé publique France.

Comment se protéger ?

Avant ou pendant une exposition à risque (randonnées, jardinage, promenade en forêt ou dans les pâturages),

  • portez des vêtements longs couvrant bras et jambes, ajoutez un chapeau, et rentrez le bas du pantalon dans les chaussettes ;
  • restez sur les chemins balisés et évitez les broussailles, fougères et herbes hautes ;
  • appliquez un répulsif cutané adapté contre les tiques.

Après l’exposition,

  • inspectez attentivement votre corps pour détecter la présence éventuelle de tiques ;
  • en cas de piqûre, retirez la tique dès que possible à l’aide d’un tire-tique ou, à défaut, d’une pince fine.

A noter : chaque année dans le monde, entre 5 000 et 13 000 cas d’encéphalite à tiques sont déclarés. Le virus est endémique dans de nombreuses régions d’Europe (Estonie, Slovénie, Lettonie, Lituanie, République tchèque, Autriche, Suède, Suisse, Slovaquie, Hongrie, Pologne, Finlande, Allemagne, France, Croatie et Norvège), en Sibérie, en Extrême-Orient russe, dans le nord de la Chine et au Japon.