Diabète de type 1 : poser le diagnostic chez les enfants et les ados avant l’urgence

Diabète de type 1 : poser le diagnostic chez les enfants et les ados avant l’urgence

« Chez trop d’enfants, on diagnostique leur diabète de type 1 alors que leur état de santé est déjà extrêmement dégradé », explique le Dr Marc Kerdanet, président de l’association Aide aux Jeunes Diabétiques (AJD). « Cela signifie qu’ils sont en état d’acidocétose, avec, dans le sang, une accumulation d’acides et une hyperglycémie, accompagnées de déshydratation. » Ainsi plus de 42 % des enfants diagnostiqués arrivent à l’hôpital en état d’acidocétose, dont 17,5 % en situation d’acidocétose sévère, une des complications les plus graves du diabète de type 1 et potentiellement mortelle.

Des premiers signes à surveiller

Avant cette phase critique, il existe une période où des signes mineurs doivent interpeler les parents comme les professionnels de santé. « Il s’agit d’envies fréquentes d’uriner, du retour du pipi au lit, ainsi que d’une sensation de soif intense », explique le Dr Kerdanet. D’autres signes, plus tardivement associés, doivent également être considérés car ils sont déjà signes de gravité :

une fatigue inhabituelle et persistante ;
une perte de poids inexpliquée ;
des douleurs abdominales et des vomissements.

« Face à ces différents symptômes, il ne faut surtout pas trainer, car cela peut conduire à des situations parfois dramatiques, voire mettre en jeu le pronostic vital. Selon notre observatoire, le nombre d’enfants présentant un état de santé dégradé tend à augmenter. » En 2023, plus de 4 enfants ou adolescents de moins de 15 ans sur 10 ont été diagnostiqués beaucoup trop tard d’un diabète de type 1, avec une acidocétose modérée (24,9 %) ou sévère (17,5 %), voire un coma (3 %).

Ces données illustrent la nécessité de sensibiliser le plus grand nombre aux premiers signes du diabète de type 1. « Repérer ces signes précocement permet de réduire considérablement les risques, d’alléger le traumatisme psychique des familles, de réduire les coûts pour la société, et surtout d’améliorer la qualité de vie des enfants à long terme. D’autant que le diagnostic est assez simple à poser. »

Une campagne pour agir

La campagne de sensibilisation s’appuie notamment sur un film. Elle sera déployée sur l’ensemble des médias : télévision (dès le 21 octobre), radio, internet, réseaux sociaux, dans les salles d’attentes des cabinets médicaux… L’objectif consiste à informer le maximum de personnes sur ces premiers signes afin de réagir. Avec un slogan pour le moins percutant : « Ensemble, repérons les signes du diabète de type 1 avant qu’il ne soit trop tard ».