Déshydratation : pourquoi les personnes âgées sont-elles plus à risque ?
Lundi 29 juillet, 39 départements sont placés en vigilance orange canicule par Météo France. Le mercure pourrait localement dépasser 40° C et de nouveaux départements pourraient être concernés. Le risque de déshydratation – des pertes en eau et en sels minéraux qui ne sont pas compensées par la consommation d’eau et d’alimentation – est alors exacerbé. Parmi les personnes particulièrement à risque, les personnes âgées. Pourquoi celles-ci doivent-elles faire l’objet d’une surveillance particulière en cas de fortes chaleurs ?
La personne âgée présente des capacités d’adaptation à la chaleur plus réduites que la population générale. En effet, elle ressent moins la chaleur et ne mettra pas forcément d’elle-même les moyens nécessaires en place pour s’en préserver. La sensation de soif est également atténuée alors même que le besoin de boire est déjà là.
Moins d’évaporation
Les capacités de transpiration des séniors sont également réduites. Pourquoi ? Chez un adulte en bonne santé, les pertes de chaleur se font au niveau de la peau par deux mécanismes principaux. « L’évacuation passive de la chaleur cutanée (le débit cardiaque augmente et apporte plus de volume à rafraîchir à la surface de la peau) et, le plus important, l’évacuation active par évaporation sudorale (la sueur produite rafraîchit le corps quand elle s’évapore à la surface de la peau) », explique Santé publique France, dans un document élaboré à l’adresse des professionnels de santé. En cas de fortes chaleurs, le corps s’adapte et l’évaporation assure 75 % de la thermolyse (transfert de chaleur entre l’organisme et l’environnement) ; c’est seulement 20 % en temps normal.
Pour que ce mécanisme fonctionne, la personne doit boire suffisamment et l’air doit être sec. Les ventilateurs et les éventails peuvent y aider. Mais chez la personne âgée, outre la sensation de soif qui diminue, les glandes sudoripares sont moins nombreuses et sont surstimulées lors des vagues de chaleur. « Au bout de quelques jours, elles ‘s’épuisent’ et la production de sueur chute. La température corporelle centrale augmente, du fait, essentiellement, d’une réduction des capacités de thermolyse par évaporation. Ce phénomène est accentué par le fait que l’énergie demandée est alors importante et dépasse les capacités d’une personne âgée, souvent malade… », ajoute Santé publique France.
Attention aux médicaments
Ces facteurs physiologiques peuvent aussi être exacerbés par la prise de certains médicaments. De nombreuses familles de médicaments sont concernées, les diurétiques et les laxatifs notamment. Les médicaments qui altèrent la fonction rénale – qui assure notamment l’équilibre hydrique du corps – peuvent aussi poser un problème, comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les sartans, contre l’hypertension. D’autres exposent à l’hyperthermie, comme les hormones thyroïdiennes, les neuroleptiques et les antidépresseurs. Enfin, certains médicaments exposent à une augmentation de la sudation.
En cas de fortes chaleurs, il est donc recommandé de réévaluer son traitement avec son médecin traitant. Il est aussi déconseillé de prendre un médicament, notamment sans ordonnance, sans l’avis d’un professionnel de santé.
Notez en outre que certaines personnes âgées qui souffrent d’incontinence sont réticentes à boire suffisamment.
Prévenir la déshydratation
« En cas de forte chaleur, quand vous éprouvez un inconfort, la personne âgée, qui ne la perçoit pas encore, est peut-être déjà en difficulté », résume Santé publique France. L’objectif est donc de prévenir la déshydratation car il peut déjà être trop tard quand la sensation de chaleur survient chez la personne âgée.
Il est donc important :
– de limiter l’augmentation de température dans l’habitation de la personne âgée en fermant les volets ou rideaux des ouvertures exposées au soleil, et en provoquant des courants d’air ;
– d’éviter l’exposition à la chaleur en évitant de sortir aux heures les plus chaudes et restant le plus possible dans les pièces les plus fraiches de l’habitation ;
-se mouiller la peau avec un lige humide ou un brumisateur et favoriser l’évaporation avec un éventail ou un ventilateur.
Il est enfin primordial de boire sans attendre d’avoir soif et de diversifier les apports en eau. Pensez au thé, café, sirop à l’eau, soupes froides, fruits et légumes riches en eau, yaourts…
En cas de doute ou pour en savoir plus, contactez Canicule info service au 0 800 06 66 66