Dépendance à l’alcool : 5 signes qui doivent alerter
Existe-t-il des manifestations de l’alcoolisme ? Dans son autobiographie « Tout te dire », la chanteuse et comédienne Camille Lellouche évoque le lent processus qui l’a conduite à la dépendance à l’alcool. Elle parle même d’un « alcoolisme sans symptômes ».
En effet, si de nombreux signes sont reconnaissables (comme le fait d’être souvent ivre…), d’autres peuvent être plus difficiles à identifier.
De l’envie au besoin…
En réalité, les raisons de la dépendance à l’alcool sont multiples. Elles peuvent être génétiques, liées à un traumatisme ou bien encore comportementales : on boit pour faire la fête, on prend l’habitude des apéritifs entre collègues après le travail…
Et c’est précisément à ce moment qu’intervient toute la fourberie de l’alcool. Dans un premier temps, les effets euphorisants et relaxants de l’alcool sont agréables. La personne qui boit finit par les rechercher sans nécessairement en avoir conscience. Puis l’alcool prend le dessus. Il aide à relâcher la pression après la journée de travail, à oublier le stress… et devient ainsi « LA » solution.
Dès lors, la personne s’habitue et développe une tolérance. Autrement dit, les quantités ingurgitées doivent être plus importantes afin de continuer à ressentir les mêmes effets. Puis arrive le moment où l’on boit par nécessité, pour éviter le manque…
Des signes évocateurs ?
La dépendance est sournoise et peut mettre des années à s’installer, en passant quasi inaperçue. Pour autant, certains comportements peuvent désigner une consommation d’alcool problématique :
1.Vous consommez de plus en plus souvent…
Si boire après chaque journée de travail est devenu une habitude ou bien si vous ne pouvez pas envisager de voir des amis ou de participer à une soirée sans consommer de l’alcool, peut-être êtes-vous exposé à un risque de dépendance. Boire de plus en plus tôt dans la journée peut aussi être un signe.
2.et de plus grandes quantités
On le sait, aucun niveau d’alcool n’est sans danger. Pour autant, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fixé un seuil de 3 verres par jour pour les hommes et 2 pour les femmes (avec un jour de la semaine sans en consommer). Si vous avez pris l’habitude de dépasser cet indicateur, là encore, le risque d’addiction est réel.
3.Votre comportement a changé
La conséquence directe d’une consommation d’alcool plus fréquente et importante sont des modifications du comportement, telles que les sautes d’humeur et l’irritabilité. De l’anxiété et des difficultés à assurer vos journées peuvent également apparaître. Votre entourage vous en a d’ailleurs peut-être fait part.
4.Vos rapports sociaux se sont détériorés
Autres conséquences possibles, vos relations sociales se sont dégradées. Si vous vous disputez en famille, entre amis, si vous n’avez plus aucune patience avec vos enfants… Cela peut être le signe qu’il faut s’inquiéter au sujet de votre consommation d’alcool. Par ailleurs, l’absentéisme au travail ou une tendance à l’isolement sont autant de critères à prendre en compte.
5.Vous présentez des symptômes physiques et psychologiques du manque
Lorsque vous ne buvez pas, les symptômes de manque peuvent se manifester par des tremblements, des suées, des nausées, des insomnies, des cauchemars…
Comment savoir si je suis à risque ?
Il n’est pas toujours facile d’admettre que l’on affronte des difficultés avec l’alcool. Plusieurs questionnaires peuvent être utilisés pour dépister une consommation excessive Le questionnaire DETA (pour Diminuer, Entourage, Trop, Alcool) est le plus simple. Il comprend quatre questions :
Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation de boissons alcoolisées ?
Votre entourage vous a-t-il fait des remarques au sujet de votre consommation ?
Avez-vous déjà eu l’impression que vous buviez trop ?
Avez-vous déjà eu besoin d’alcool le matin pour vous sentir en forme ?
Si vous avez répondu par l’affirmative à au moins 2 questions, cela justifie peut-être d’évoquer le sujet avec votre médecin généraliste.
A noter : Une consommation excessive d’alcool est un facteur de risque majeur pour certains cancers : bouche, gorge, œsophage, côlon-rectum, sein… Par ailleurs, elle favorise certaines maladies chroniques : maladies du foie (cirrhose) et du pancréas, troubles cardiovasculaires, hypertension artérielle, maladies du système nerveux, troubles psychiques (anxiété, dépression, troubles du comportement), démence précoce…