Cueillette sauvage : deux décès après une confusion entre colchique et ail des ours

L’ail des ours est une plante sauvage au parfum caractéristique, particulièrement recherché par les amateurs de cuisine nature. Mais dans les sous-bois poussent également des plantes toxiques comme le colchique, dont les feuilles peuvent facilement être confondues avec celles de l’ail des ours ou du poireau sauvage.
Ainsi, entre 2020 et 2022, 28 cas de confusion de colchique et d’ail des ours ou de poireau sauvage ont été enregistrés par les Centres antipoison. Et deux décès ont été recensés. L’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses) précise que la moitié des personnes intoxiquées avaient préparé les feuilles en sauce pesto, l’autre moitié les ayant consommées en salade, poêlée ou quiche.
Des symptômes qui peuvent être fatals
La période critique se situe entre mars et mai, avec un pic en avril, principalement dans les régions Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes.
La gravité de l’intoxication dépend de plusieurs facteurs : quantité ingérée, concentration variable de colchicine dans la plante, et prise concomitante de certains médicaments courants qui peuvent dangereusement amplifier la toxicité (antibiotiques de type macrolides, antivitamine K…).
Parmi les personnes intoxiquées, la moitié a présenté des symptômes prononcés ou prolongés (diarrhées ou vomissements persistants) et quatre personnes des symptômes sévères pouvant menacer le pronostic vital comme des troubles digestifs, hépatiques et hématologiques graves.
Ail des ours, colchique, comment les distinguer ?
L’ail des ours se reconnaît à :
- Son odeur caractéristique d’ail au froissement
- Ses fleurs blanches en forme d’étoile
- Ses feuilles brillantes, ovales et pointues, portées par des tiges
- Sa croissance en « tapis » dans les sous-bois humides
Le colchique, lui, présente :
- Des feuilles plus rigides, sans tige, sortant directement du sol
- Un bulbe rond et foncé
- Des feuilles charnues à bout arrondi
- L’absence d’odeur d’ail au froissement
- Des fleurs mauves, mais seulement en automne
A noter que toutes les parties de la plante sont toxiques.
Pour une cueillette san risque
- Ne cueillez que les spécimens que vous connaissez parfaitement
- Vérifiez l’odeur d’ail sur chaque feuille
- Arrêtez immédiatement la consommation en cas de goût amer
- Photographiez votre récolte pour faciliter l’identification en cas de problème
- Au moindre doute après ingestion ou en présence de symptômes digestifs, contactez immédiatement un centre antipoison ou consultez un médecin.