Covid-19 : une nouvelle campagne de vaccination à l’approche des Jeux olympiques
Faut-il craindre un retour du Covid-19 avec les Jeux olympiques ? Le virus figure quoi qu’il en soit parmi les risques sanitaires envisagés par les autorités. « Les risques infectieux les plus probables sont les intoxications alimentaires collectives compte tenu des regroupements et des consommations sur place, les maladies transmises par les moustiques (dengue, Zika, chikungunya), les infections respiratoires aiguës dont la Covid-19 et les maladies à surveillance obligatoire comme les méningites, la rougeole, la diphtérie », énumérait Marie Bâville, sous-directrice de la veille et de la sécurité sanitaire à la direction générale de la santé, dans une note de l’Inserm publiée en mars.
Elle précisait alors qu’il n’y avait « pas de motif d’inquiétude ni de signe d’alerte particulier » mais indiquait : « nous nous organisons pour parer à toutes les éventualités car le brassage de milliers d’individus pourrait favoriser les transmissions ».
Nouvelle campagne de vaccination de printemps
Afin de protéger les personnes les plus à risque durant la période estivale et jusqu’à l’automne, une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 est lancée ce lundi 15 avril sur avis de la Haute Autorité de Santé (HAS). Ce renouvellement vaccinal est prévu pour :
Les personnes âgées de 80 ans et plus ;
les personnes immunodéprimées, quel que soit leur âge ;
les personnes résidents en Ehpad ou en USLD (unité de soins de longue durée) quel que soit leur âge ;
toute personne à très haut risque selon chaque situation médicale individuelle et dans le cadre d’une décision médicale partagée avec l’équipe soignante.
Toutefois, ce renouvellement vaccinal ne pourra être effectué que 3 mois après la dernière injection ou la dernière infection. La HAS prévoit une campagne jusqu’au 15 juin mais « recommande de prévoir une extension de cette campagne jusqu’au 15 juillet 2024 si la situation épidémiologique le justifie ».
Un effet Jeux Olympiques ?
Invitée de franceinfo ce lundi, Anne-Claude Crémieux, membre du collège de la Haute Autorité de Santé et présidente de la commission technique des vaccinations, a également pointé un possible effet Jeux olympiques. « On aurait demandé ce rappel même sans les Jeux olympiques, encore une fois, parce qu’au bout de six mois, on peut considérer que pour les plus fragiles, la protection contre les hospitalisations a diminué nettement. Néanmoins, bien sûr, les Jeux olympiques peuvent, en cas de recrudescence au printemps ou à l’été, servir d’accélérateur. Donc, évidemment, c’est d’autant plus prudent que ces personnes les plus à risque aient une protection suffisante », a-t-elle confirmé.
Un virus qui continue de circuler
Si la circulation du Covid-19 reste de faible intensité, avec des indicateurs qui se maintiennent à des niveaux bas, la HAS souligne l’imprévisibilité des vagues de contaminations et l’éventualité de voir apparaître de nouveaux variants plus virulents. Car le virus du Covid continue en effet de circuler sur le territoire avec « 57 hospitalisations cette dernière semaine », a souligné Anne-Claude Crémieux. Depuis le début du mois d’octobre, 691 cas de Covid-19 ont été signalés dans les services de réanimation participant à la surveillance.
« Nous ne sommes pas à l’abri de ce qu’on a connu en 2023, d’une augmentation des cas, une recrudescence, notamment au printemps, qui serait liée à l’émergence d’un sous-variant qui serait moins sensible aux vaccins et à l’immunité de la population, avec ce qu’on appelle un échappement immunitaire ou qui serait plus transmissible », a poursuivi l’infectiologue. Actuellement en France, le variant JN.1, est dominant en France, comme au niveau mondial.