Choléra à la Réunion et à Mayotte, faut-il s’inquiéter ?
Ce lundi 18 mars, un cas suspect de choléra en provenance des Comores a été détecté à Mayotte. Deux jours plus tard, c’est l’ARS de La Réunion qui identifiait un cas de provenance d’Inde. Ces patients ont été pris en charge et leur état « ne suscite pas d’inquiétude ». Les Agences régionales de Santé précisent que « les mesures de précaution nécessaires sont mises en œuvre et le contact tracing est en cours ».
Ce n’est pas la première fois que cette situation se produit à La Réunion. Le dernier cas importé dans l’île date de 2022, en provenance du Moyen-Orient.
Du côté de Mayotte, la proximité des Comores, où la maladie est endémique, a poussé les autorités à mettre en place il y a plusieurs semaines son plan d’action permettant la détection et la prise en charge rapide des cas sur le territoire.
Le choléra, une maladie de la pauvreté
Le choléra est une maladie due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les bactéries Vibrio cholerae. Il touche les populations n’ayant pas un accès suffisant à l’eau potable et aux services d’assainissement de base. Si la plupart des personnes infectées n’ont aucun symptôme ou des symptômes bénins, la maladie peut se manifester par une diarrhée aiguë et des vomissements parfois à l’origine d’un décès, en quelques heures seulement. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, « on estime qu’il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21 000 à 143 000 décès dus à la maladie dans le monde ».
En France (hors Guyane et Mayotte, où des épidémies limitées se sont déclarées dans les années 90 – 2000), les mesures d’assainissement et d’hygiène ont mené à la disparition de la maladie. Les cas importés – comme c’est le cas à La Réunion – sont rares et essentiellement liés à l’absorption de boissons ou d’aliments contaminés à l’étranger. Entre 0 et 2 cas de choléra sont déclarés chaque année en France depuis 2000.
Le traitement du choléra consiste essentiellement à compenser les pertes en eau et électrolytes. La réhydratation se fait par voie orale (ou en intraveineuse dans les cas les plus graves). Dans ce cas, l’état du patient s’améliore rapidement et la guérison survient en quelques jours.
A noter : comme le précise l’Institut Pasteur, « plusieurs vaccins contre le choléra sont aujourd’hui disponibles ».