C’est quoi une maladie cardiométabolique ?
Les maladies cardiométaboliques sont graves, courantes et rien ne semble arrêter leur progression, en France comme dans la plupart des pays. Pourtant, leur définition reste floue pour une grande partie de la population. Un sondage réalisé par l’Ifop pour l’Institut hospitalo-universitaire ICAN (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris), révèle que 65 % des Français n’ont jamais entendu parler de ces pathologies. Pourtant, elles constituent l’une des principales causes de maladies cardiovasculaires, qui représentent la deuxième cause de décès en France, et première cause chez les femmes.
En général, elles progressent discrètement, sans symptômes apparents, et ne se révèlent généralement qu’à l’occasion d’épisodes aigus nécessitant une hospitalisation ou conduisant à des décès.
Diabète, obésité, hypertension artérielle et stéatose hépatique
Les maladies cardiométaboliques regroupent des pathologies associant maladies cardiovasculaires et troubles métaboliques. Il s’agit du diabète, de l’obésité, de l’hypertension artérielle et de la stéatose hépatique (accumulation de graisse dans le foie). Elles sont souvent liées à un mode de vie sédentaire, une alimentation déséquilibrée riche en graisses et en sucres, ainsi qu’à des prédispositions génétiques. Plus globalement, ces maladies résultent de l’interaction entre des facteurs environnementaux (nutrition, mode de vie, pollution) et des facteurs génétiques, tout au long de la vie.
A noter qu’en France, 47 % de la population est en surpoids, 12 millions d’individus souffrent d’hypertension artérielle, et 4 millions sont traités pour le diabète.
9 % des Français interrogés savent réellement de quoi il s’agit
Selon les résultats du baromètre 2024, 65 % des personnes interrogées ne connaissent pas les maladies cardiométaboliques. Bien que 35 % en aient déjà entendu parler, seulement 9 % savent réellement de quoi il s’agit. Par exemple, plus d’un répondant sur deux ne sait pas identifier certaines maladies cardiométaboliques courantes, comme la stéatose hépatique, également appelée « maladie du foie gras », qui touche 18 % de la population française.
Un constat préoccupant est que 62 % des personnes interrogées croient à tort qu’il est possible de guérir de ces maladies chroniques. Or, le plus souvent, il n’est pas possible de revenir en arrière. D’où l’intérêt de bien suivre son traitement, pour contrôler au mieux la maladie, au moyen d’anti-hypertenseurs, d’antidiabétiques, etc.
Une mauvaise hygiène de vie bien identifié comme un facteur de risque
Lorsqu’on interroge le grand public sur les facteurs menant à une maladie cardiométabolique, 78 % citent spontanément une mauvaise alimentation, et 68 % mentionnent un manque d’activité physique. Il y a donc une prise de conscience des facteurs comportementaux, donc modifiables, à l’origine de ces pathologies. Il est effectivement possible de réduire certains facteurs de risque liés au mode de vie en adoptant une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et poissons, et en intégrant une activité physique régulière, au moins modérée, plusieurs fois par semaine.
« Un des enjeux majeurs de la recherche actuelle est d’identifier et de caractériser ces maladies cardiométaboliques le plus tôt possible afin de prévenir leur survenue, de ralentir leur progression et de les traiter plus efficacement. Cela constitue l’objectif d’une médecine de précision, soulignait le Pr Stéphane Hatem, directeur général de l’IHU ICAN et directeur de l’UMR 1166 sur les maladies cardiovasculaires et métaboliques. L’urgence est là, car nous faisons face à une épidémie de maladies cardiométaboliques et qui touche tout le monde ».
Lorsque les Français sont interrogés sur les priorités pour lutter contre les maladies cardiométaboliques, 55 % placent en tête la sensibilisation à un mode de vie sain.
Pour en savoir plus : Baromètre 2024 de l’IHU ICAN : le regard des Français sur les maladies cardiométaboliques