Canicule : qu’est-ce que l’hyponatrémie, liée à une consommation excessive d’eau ?

Canicule : qu’est-ce que l’hyponatrémie, liée à une consommation excessive d’eau ?

La canicule se poursuivra mardi 12 août sur une large partie de l’Hexagone. Seize départements du Sud-Ouest sont placés en vigilance rouge et les températures devraient rester très élevées jusqu’à la fin de la semaine. En période de fortes chaleurs, on connaît bien les risques que représentent le coup de chaleur ou la déshydratation. Moins connue, l’hyponatrémie représente pourtant une grave complication.

C’est quoi ?

L’hyponatrémie est un trouble hydro-électrolytique qui correspond un taux de sodium (sel) dans le plasma sanguin (natrémie) inférieur à la normale, soit inférieure à 135 mmol/L. « Le sodium joue un rôle déterminant dans le maintien de l’équilibre hydrique entre l’intérieur et l’extérieur des cellules. Ce maintien est essentiel pour les transmissions nerveuses et les contractions musculaires. Il joue également un rôle important dans l’absorption intestinale du chlore, des acides aminés, du glucose et de l’eau et dans leur réabsorption au niveau rénal », précise l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’Alimentation (Anses).

En été, lorsqu’il fait très chaud, l’hyponatrémie peut être la conséquence d’un apport excessif d’eau par rapport au sel ou d’un excès de perte de sel par rapport à l’élimination en eau.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes de l’hyponatrémie sont :

  • les crampes et faiblesses musculaires ;
  • des nausées et vomissements ;
  • une léthargie ou manque d’énergie important ;
  • des maux de tête ;
  • une confusion ;
  • des convulsions ;
  • le coma.

Qui sont les personnes à risque ?

Les personnes âgées sont particulièrement à risque. Elles ne pourront pas compenser un apport trop important en eau. D’autant plus que chez elles, la transpiration est altérée parfois même absente.

Les personnes qui souffrent de maladies chroniques sont également à risque (dénutrition, insuffisance rénale, insuffisance cardiaque, insuffisance hépatique, diabète…).

Certains médicaments peuvent aussi favoriser l’hyponatrémie. Il s’agit en premier lieu des diurétiques et certains psychotropes.

Attention aussi chez les sportifs qui pratiquent un effort de longue durée alors que le climat est chaud. La quantité de sodium perdue par la sueur peut abaisser sa concentration sanguine en dessous des valeurs normales, notamment lorsque le sportif boit trop d’eau pauvre en sodium pendant l’effort.

Comment prévenir l’hyponatrémie ?

En 2023, le ministère de la santé émettait les recommandations suivantes pour prévenir l’hyponatrémie chez les personnes à risque :

  • ne pas s’hydrater par excès avec de l’eau seule (ceci est à la fois inutile et potentiellement dangereux) car d’autres aliments apportent aussi de l’eau ;
  • accompagner absolument la prise de boissons d’une alimentation variée, en fractionnant si besoin les repas, pour maintenir un apport de sel suffisant pour l’organisme (pain, soupes…) ;
  • apporter une « transpiration artificielle » si nécesaire (mouiller régulièrement la peau et la ventiler) ;
  • éviter les sorties à l’extérieur aux heures les plus chaudes ;
  • systématiquement faire réévaluer par le médecin les régimes (hyposodés) et traitements en cours (en particulier les diurétiques) pour juger de la pertinence du maintien ou de l’ajustement des doses au moment des grandes chaleurs ;
  • de pas dépasser un apport de 1,5 litres d’eau par jour en plus d’aliments déjà riches en eau ;
  • maintenir absolument une alimentation équilibrée et suffisante qui apportera du sodium.

Le traitement de l’hyponatrémie dépendra de la cause et de la gravité des symptômes. La prise en charge peut inclure une restriction de l’apport en eau et, par exemple, un ajustement des traitements.