Cancer : seuls 7 patients sur 10 ont accès aux soins de support
Les soins oncologiques de support regroupent les soins et soutiens nécessaires aux personnes atteintes d’un cancer tout au long de la maladie. Ils visent à diminuer les effets secondaires des traitements et les effets du cancer lui-même, ainsi qu’à assurer la meilleure qualité de vie possible aux patients et à leurs proches, sur les plans physique, psychologique et social.
Cependant, l’accès des patients aux soins de support reste hétérogène selon les territoires, comme le révèle le 3e baromètre des soins oncologiques de support qui vient de paraître, commandité par l’Association francophone des soins oncologiques de support.
Deux-tiers des patients seulement ont accès aux soins de support
Trois chiffres permettent de fixer les idées sur l’accès aujourd’hui aux soins oncologiques de support :
– plus de 70 % des patients seulement y ont accès ;
– seuls 26 % des patients voient leurs besoins réévalués en cas de rechute ;
– seuls 17 % des patients en bénéficient à l’arrêt des traitements.
Si plus des deux tiers des patients interrogés ont effectivement eu accès aux soins oncologiques de support, cela ne signifie pas pour autant qu’ils ont bénéficié de l’ensemble des soins dont ils auraient eu besoin. La marge de progression est donc encore importante.
Quels sont les soins de support dont les patients ont le plus éprouvé le besoin ?
Les soins de support dont les personnes atteintes d’un cancer ont eu le plus besoin sont la gestion des effets indésirables des traitements (58,6 %), le soutien psychologique (53 %), les pratiques complémentaires type acupuncture, sophrologie ou hypnose (47 %), l’activité physique adaptée (43 %), la diététique et la nutrition (38 %), la gestion de la douleur (34 %) et les soins socio-esthétiques (30 %).
En réalité, de quels soins de support a-t-on bénéficié en France en 2023 ?
Les soins de socio-esthétique ont été accessibles à 75 % des patients et 72 % ont pu bénéficier de la prise en charge de la douleur, la gestion des effets indésirables des traitements et le soutien psychologique.
La prise en charge diététique et nutritionnelle a concerné 69 % des patients, tandis que les pratiques complémentaires ont été dispensées chez 68 % des patients. 67 % ont pu consulter une assistante sociale. L’activité physique adaptée a été pratiquée par 64 %. Enfin, 35 % ont bénéficié d’un accompagnement à la poursuite ou reprise de l’activité professionnelle.
Par ailleurs, l’information sur les soins de support n’est toujours pas optimale : 30 % des patients se déclarent « plutôt » ou « très « insatisfaits » sur ce point.
Des freins aux soins de support identifiés
Les pistes d’amélioration sont importantes, fondées sur les freins déclarés par les patients : difficile de savoir à qui s’adresser (66 %), la distance du domicile (58 %), la difficulté à obtenir une consultation (56 %), le coût/reste à charge (53 %), l’offre de soins non disponible dans l’établissement (51 %), la compatibilité difficile avec l’activité professionnelle (38 %) et la vie personnelle (50 %).
Le regard croisé des patients et des professionnels de santé réalisé pour ce sondage souligne d’une part la nécessité d’une meilleure information sur les soins de support dès l’annonce de la maladie et d’autre part la nécessité d’une meilleure orientation des patients vers les professionnels de santé à même de répondre à leurs besoins.
De plus, la prise en charge financière et la difficulté à trouver les professionnels de santé disponibles pour assurer les consultations est un problème aigu, dans le contexte actuel de pénurie médicale.
Pour en savoir plus : A quoi servent les soins de support ? par l’Institut national du cancer (INCa) et Comment accéder aux soins de support ?