Cancer de la prostate, misons sur les soins de support
Des symptômes peu spécifiques
« Le cancer de la prostate se développe le plus souvent sans symptôme pendant plusieurs années », explique le Pr Romain Mathieu, urologue au CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine), membre du comité de cancérologie de l’Association Française d’Urologie (AFU). « Des symptômes urinaires peuvent apparaître lorsque la maladie progresse localement. Cependant, chez les hommes âgés, ils sont souvent dus à un adénome bénin de la prostate. Notre rôle, en tant qu’urologues, est de pouvoir faire la distinction entre cette maladie et un éventuel cancer. »
Quid du dépistage ?
« Il n’y a pas de dépistage systématique recommandé », précise notre spécialiste. « Cependant, à partir de 50 ans, nous pouvons discuter avec les hommes de l’intérêt de réaliser un dosage de PSA (marqueur sanguin) via une prise de sang et/ou un toucher rectal pour identifier une éventuelle anomalie de la consistance de la prostate. Ces examens permettent d’orienter vers un diagnostic de cancer de la prostate. »
Quelle prise en charge médicale ?
Le choix de la stratégie de soins sera adapté en fonction de la sévérité de la tumeur. « Pour les cancers de faible risque, proposer une surveillance active est devenu la prise en charge habituelle. On suit l’évolution de la maladie avec des examens réguliers (PSA, IRM, biopsies) et on n’intervient qu’en cas de progression », indique le Pr Mathieu. « Pour les formes localisées plus agressives, on peut proposer la chirurgie (prostatectomie), la radiothérapie ou des traitements alternatifs comme les ultrasons. En cas de cancer plus avancé, des hormonothérapies, le plus souvent combinées à la radiothérapie, sont envisagées. »
Dans certains cas, des métastases peuvent se développer à distance, notamment au niveau des os. « Les formes d’emblée métastatiques concernent environ 10 % des diagnostics de cancer de la prostate. Elles peuvent être révélées par un taux de PSA le plus souvent très élevé ou des douleurs osseuses. Depuis une quinzaine d’années, des avancées majeures ont été réalisées, notamment avec de nouvelles hormonothérapies, la chimiothérapie mais également des thérapies plus ciblées, qui permettent d’améliorer la survie mais surtout la qualité de vie des patients », précise le Pr Romain Mathieu.
Booster les soins de support
La mortalité liée au cancer de la prostate diminue régulièrement, cela s’explique en partie par l’amélioration des traitements, notamment pour les cancers évolués. « A tel point que nous pouvons considérer le cancer de la prostate métastatique comme une maladie chronique », souligne le Pr Mathieu. « C’est pourquoi il est important d’accompagner les patients avec des soins de support, notamment l’activité physique adaptée, qui aide à réduire les effets secondaires des traitements et améliore la qualité de vie. Il faudrait un encadrement financier pour encourager la prescription d’activité physique adaptée. Tout comme il serait utile de proposer des accompagnements nutritionnels et psychologiques à nos patients. »
S’informer
Sur le site fr, développé par Pfizer et l’Association francophone pour les soins oncologiques de support (AFSOS), vous aurez la possibilité de trouver les soins de support en oncologie les plus proches de chez vous. Et ceci à l’aide d’une carte interactive qui permet de recenser les associations proposant ces offres de soins.
Il existe également des associations de patients. A l’image de Cerhom (http://cerhom.fr/) et de l’Association nationale des Malades du Cancer de la Prostate (https://www.anamacap.fr/)