Cancer : comment les choux rendent l’immunothérapie plus efficace

Cancer : comment les choux rendent l’immunothérapie plus efficace

Choux, brocolis, choux-fleurs, cresson, navets, roquette, radis… Ces légumes, souvent recommandés pour leurs bienfaits sur la santé, révèlent désormais un atout supplémentaire dans la lutte contre le cancer.

« Nous savons que la réponse aux traitements anticancéreux peut être influencée par de nombreux facteurs environnementaux, comme la nutrition, explique le Dr Elodie Segura, directrice de recherche Inserm à l’Institut Curie (unité Immunité et Cancer). Il a notamment été montré que la composition du microbiote intestinal, elle-même modulée par notre alimentation, joue un rôle dans l’efficacité de certains traitements d’immunothérapie. Et c’est précisément ce lien entre nutrition et traitements anticancéreux que nous avons voulu explorer. »

Les chercheurs se sont ainsi concentrés sur l’indole-3-carbinol, une molécule naturellement présente dans la famille des crucifères.

Pour évaluer l’impact de cette molécule, les chercheurs ont comparé l’efficacité d’une immunothérapie anti-PD1 (particulièrement indiquée dans la prise en charge des mélanomes, du cancer du poumon non à petites cellules, du cancer du rein et du lymphome hodgkinien) chez des animaux soumis à deux régimes alimentaires différents : l’un contenant l’indole-3-carbinol et l’autre en étant dépourvu.

Les résultats sont sans appel : avec l’indole-3-carbinol, le traitement anticancéreux est efficace chez 50 à 60 % des animaux. En revanche, sans cette molécule, l’efficacité chute drastiquement à seulement 20 %.

Comment fonctionne ce mécanisme ?

L’étude a également permis de comprendre les mécanismes biologiques en jeu. Normalement, lors d’une immunothérapie anti-PD1, les lymphocytes vont être stimulés et réactivés pour détecter les cellules tumorales. Or, en l’absence d’indole-3-carbinol dans le régime alimentaire, les lymphocytes sont moins en mesure de récupérer leurs fonctions.

Dans le détail, l’indole-3-carbinol se fixe à un facteur de transcription appelé Aryl Hydrocarbon Receptor (AhR), présent notamment dans les lymphocytes T cytotoxiques, ce qui leur permet d’agir plus efficacement.

Pour les auteurs, cette découverte devrait permettre aux patients « d’optimiser leurs régimes alimentaires afin d’assurer l’efficacité des traitements ».