Anxiété : la thérapie par la danse est-elle efficace ?

Anxiété : la thérapie par la danse est-elle efficace ?

Platon évoquait déjà les « vertus curatives de la danse »… Quant à Oribase, médecin grec du IV siècle, il la recommandait pour faire « descendre les humeurs mauvaises de la tête », preuve s’il en est que la danse représente bien « un art de guérison ancien », comme le souligne Anaïs Delacuisine dans sa thèse de médecine, présentée en 2023.

En particulier de la « guérison » sinon de la prise en charge, des troubles de l’anxiété. L’étudiante ajoute que « devant la grande fréquence des pathologies psychiatriques comportant une anxiété comorbide, et les limites parfois atteintes des thérapeutiques conventionnelles, la danse-thérapie pourrait apporter une aide complémentaire et supplémentaire à la prise en charge médicale du patient ».

Danse ou danse-thérapie ?

Au passage, elle prend soin de distinguer les bienfaits de la danse et celle de la danse-thérapie. C’est ainsi que la danse permet-elle « d’apprendre un langage bien défini à travers des mouvements purement mécaniques. Cela passe par une technique spécifique et précise, où l’individu s’entraîne jusqu’à la maîtriser, cherche à se perfectionner et vise la performance ». En revanche, la danse thérapie utilise la danse « comme moyen et support du langage corporel, et non comme une finalité ». Autrement dit, aucun résultat esthétique n’est attendu. « Le langage est simplifié et accessible à tous », rappelle-t-elle. Sans oublier le fait qu’elle s’inscrit dans un processus thérapeutique et nécessite donc la présence d’un thérapeute.

Union du corps et de l’esprit

L’enjeu pour les patients concernés ? « Se connecter à leur corps et à leurs émotions de manière profonde permettant une potentielle réduction de l’anxiété », insiste-t-elle. L’union du corps et de l’esprit en quelque sorte. Et ce, sur la base d’une littérature scientifique qui a mis en avant l’activation de zones cérébrales spécifiques qui accréditent cet aspect ‘détente’. Mais comme le précise Anaïs Delacuisine, même si la pratique est employée depuis l’Antiquité, « la recherche dans ce domaine est encore relativement limitée ».