Altérations des muqueuses intimes – Muqueuse vaginale
Les troubles de la sphère sexuelle ne sont pas toujours la conséquence de maladies de l’appareil génital. Le traitement de cancers touchant d’autres régions – et en particulier le cancer du sein – peut en effet provoquer des altérations organiques de la muqueuse vulvo-vaginale, au point de causer une sensation de brûlure vulvaire et /ou une douleur lors des rapports sexuels.
Les problèmes génitaux féminins sont fréquents après le diagnostic; leur incidence dépend du type de cancer et des caractéristiques de la population considérée (âge, maladies préexistantes, type de traitements, etc.). Le taux de dysfonction sexuelle chez les femmes victimes d’un cancer du sein varie ainsi entre 15 et 64 %.
Conséquences directes de la maladie/ effets secondaires du traitement
Le traitement, qui a pour but premier d’éliminer la maladie, peut hélas lui aussi infliger des dommages fonctionnels compromettant la qualité de vie sexuelle de la patiente. La chirurgie, l’une des approches thérapeutiques de base pour ce type de cancers, lèse les terminaisons nerveuses pelviennes et entraîne la formation de cicatrices qui peuvent s’avérer douloureuses. Parfois, la structure anatomique (c’est-à-dire la conformation) des organes génitaux féminins est modifiée au point d’engendrer des troubles de la fonction sexuelle ; un exemple typique est celui du raccourcissement du vagin en cas d’ablation de l’utérus. La radiothérapie du bassin, c.-à-d. l’irradiation de la région abdominale basse, est souvent utilisée pour traiter le cancer du col de l’utérus ou anorectal. Elle est associée à la formation de tissu cicatriciel, une diminution de la lubrification vaginale et une modification du revêtement des tissus génitaux, qui s’amincit et se fragilise comme s’il était le siège d’une brûlure ; les douleurs à la pénétration qui en résultent mènent à une diminution de l’activité sexuelle. Dans ces situations, une altération du microenvironnement de la muqueuse génitale est observée.
Facteurs systémiques. La chimiothérapie cytotoxique est l’un des traitements anticancéreux systémiques les plus répandus. Elle est fréquemment utilisée pour le cancer du sein qui, comme nous l’avons vu, est le cancer le plus courant chez la femme. La chimiothérapie consiste à administrer des médicaments dits « cytotoxiques » qui empêchent les cellules tumorales de se diviser et se multiplier. L’activité de ces cellules est ainsi progressivement inhibée jusqu’à entraîner leur mort. Ces médicaments se diffusent dans le sang et peuvent donc atteindre les cellules tumorales où qu’elles se trouvent dans le corps ; malheureusement, ils peuvent également nuire aux cellules saines de l’organisme (follicules pileux, muqueuses, moelle osseuse) et donc provoquer des effets secondaires désagréables. Toutefois, contrairement aux cellules tumorales, les cellules normales ne subissent d’ordinaire que des dommages temporaires, raison pour laquelle la plupart des effets secondaires s’estompent à l’arrêt du traitement. La chimiothérapie peut avoir des effets directs ou indirects sur la fonction sexuelle et reproductrice. De nombreux agents chimio- thérapeutiques peuvent altérer la sécrétion hormonale, au détriment du fonctionnement des ovaires. La baisse drastique des taux d’hormones réduit la stimulation de la muqueuse vulvo-vaginale, qui se fragilise et devient très sensible, en particulier dans la région vestibulaire riche en terminaisons nerveuses. Le déclin hormonal est par ailleurs à l’origine d’une réduction du désir sexuel qui, couplée à la douleur à la pénétration, complique les rapports sexuels. Ces effets de la chimiothérapie sont encore plus pénibles et importants chez les femmes ménopausées.
Ces traitements constituent en effet pour la muqueuse un stimulus irritant continu, qui déséquilibre les tissus et altère l’ensemble des mécanismes de contrôle de la physiologie normale de la muqueuse génitale. Il est donc important de normaliser le microenvironnement des tissus muqueux, afin d’atténuer les symptômes de prurit, sensation de brûlure et douleur qui sont amplifiés par ce déséquilibre.
Que faire ?
Les patientes concernées peuvent utiliser des préparations contenant des substances spécifiques exerçant des effets lénitifs, nutritifs et régulateurs sur la muqueuse génitale. L’application ponctuelle de gels lubrifiants aqueux sur la zone vulvaire afin de réduire la friction lors de la pénétration sexuelle est également conseillée. Les produits locaux utilisés à cette fin doivent être exempts de parfums, de colorants et d’arômes.
Pour le soin de la muqueuse vaginale des femmes sous traitement anticancer
Indication : la Crème EvaLife® est indiquée pour le traitement des démangeaisons, des brûlures, des rougeurs et de la sècheresse au niveau de la vulve et de l’ouverture vaginale chez les patientes sous radiothérapie ou soumises à un stress thermique ou un stress chimique. Sans cortisone, sans hormones.
Pendant une radiothérapie, appliquer la crème EvaLife® après exposition, sur la zone traitée en massant délicatement jusqu’à absorption complète et répéter l’application toutes les 6 heures. Pour toute autre utilisation, appliquer la crème sur la zone traitée 2 à 3 fois par jour en massant délicatement jusqu’à absorption complète.
L’application doit être poursuivie jusqu’à ce que les symptômes soient contrôlés.
Dispositif médical
Tests dermatologiques et microbiologiques
Les soins constituent également un traitement adjuvant en phase post-infectieuse ainsi qu’en période post-opératoire