Activité physique : insuffisante pour 1,8 milliard d’individus
C’est une épidémie silencieuse et sournoise. Selon une étude menée par des scientifiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 1,8 milliard de personnes dans le monde n’atteignent pas le niveau d’activité physique recommandé. Avec 5 points de plus qu’en 2010, 31 % des adultes n’effectuent pas les 150 minutes d’activité modérée ou 75 minutes d’activité intense par semaine, selon ce travail publié dans la revue The Lancet global health. Et pourtant, ces seuils sont des minima. La hausse de l’inactivité physique était observée dans environ la moitié des pays étudiés et les deux tiers des régions de l’OMS.
Des inégalités par âge et sexe
En tout, l’activité physique dans 197 pays, de 2020 à 2022, a été passée au crible. Les chercheurs se sont appuyés sur l’activité physique déclarée par les adultes (18 ans et plus) dans les enquêtes menées auprès des populations. Les taux d’inactivité physique les plus élevés ont été observés dans la région à revenu élevé Asie-Pacifique (48 %), en en Asie du Sud (45 %). Les taux les plus faibles ont été observés à 28 % dans les pays occidentaux et 14 % en Océanie.
L’inactivité physique est supérieure chez les personnes âgées de plus de 60 ans et chez les femmes (34 % contre 29 % chez les hommes). Dans certains pays, la différence entre les femmes et les hommes atteint même 20 % d’écart.
Réduire le risque des maladies évitables
« Ces nouvelles données mettent en évidence une occasion manquée de réduire le cancer, les maladies cardiaques et d’améliorer le bien-être mental grâce à une activité physique accrue », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. « Nous devons renouveler nos engagements en faveur d’une augmentation des niveaux d’activité physique et donner la priorité à des actions audacieuses, notamment des politiques renforcées et un financement accru, pour inverser cette tendance inquiétante ».
Selon les projections de l’OMS, le taux d’inactivité physique devrait, si la tendance à la hausse se poursuit, atteindre 35 % en 2030. Tout l’inverse de l’objectif qui est de réduire de 15 % l’inactivité physique d’ici 2030 (par rapport aux chiffres de 2010) ! Cela contribuerait à prévenir les maladies évitables comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2, la démence et certains cancers (sein et côlon).
Bon point pour l’Union européenne
Malgré ces sombres résultats, des signes d’amélioration sont visibles : près de la moitié des pays du monde ont réalisé des progrès et 22 pays devraient réussir à atteindre les objectifs fixés par l’OMS. Les 27 pays de l’Union européenne sont notamment de bons élèves en la matière.
L’OMS appelle les pays à trouver des solutions innovantes afin de promouvoir l’activité physique, grâce à la promotion de la mobilité douce, des sports collectifs, des loisirs… « Nous devons trouver des moyens innovants pour motiver les gens à être plus actifs, en tenant compte de facteurs tels que l’âge, l’environnement et l’origine culturelle. En rendant l’activité physique accessible, abordable et agréable pour tous, nous pouvons réduire considérablement le risque de maladies non transmissibles et créer une population en meilleure santé et plus productive », a souligné le Dr Rudiger Krech, directeur de la promotion de la santé à l’OMS.