Activité physique des Français : les inégalités entre les femmes et les hommes perdurent
Quelles sont les recommandations ?
Chez les enfants et adolescents de 5 à 17 ans, il est recommandé de pratiquer 60 minutes par jour d’activité physique aérobique – qui augmente l’endurance du cœur, des poumons et des muscles – d’intensité modérée à soutenue, toute la semaine. Il leur est aussi recommandé, au moins trois fois par semaine, d’effectuer des activités qui renforcent le système musculaire et l’état osseux.
Les adultes devraient quant à eux pratiquer au moins 150 à 300 minutes d’activité aérobique d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité physique aérobique d’intensité soutenue, ou une combinaison des deux. Il leur est aussi recommandé des activités de renforcement musculaire, au moins deux fois par semaine. Ils sont encouragés à limiter leur temps de sédentarité, le temps passé assis ou allongé durant les périodes d’éveil – et à le rompre toutes les deux heures en prenant le temps de s’étirer ou de marcher quelques minutes.
Pour rappel, une activité d’intensité modérée accélère le rythme cardiaque et la respiration (entraînant un essoufflement modéré). Une activité d’intensité soutenue ou élevée entraîne un essoufflement marqué et une transpiration abondante.
Quel est le temps d’activité physique des enfants et adolescents ?
Les derniers chiffres de Santé publique France sur l’activité physique des Français témoignent de nombreuses inégalités. Ainsi, seulement 33 % des filles de 6 à 17 ans atteignent les recommandations d’activités physiques, contre 51 % chez les garçons. Dans l’ensemble, seulement 41,8 % des enfants atteignent les recommandations.
Ce sont les 6 – 10 ans qui sont les plus actifs, le niveau diminue ensuite, correspondant à l’entrée au collège. Le niveau d’étude des parents influence aussi les résultats : « la proportion d’enfants physiquement actifs (atteignant les recommandations d’AP) est plus faible au sein des ménages les moins diplômés ». Et ce sont les enfants issus des ménages les plus diplômés qui pratiquent le plus un sport en club.
Les inégalités entre les femmes et les hommes
Chez les adultes, on retrouve les mêmes inégalités entre les sexes. Seules 53 % des femmes atteignent les recommandations, contre 71 % chez les hommes. Et alors que chez les hommes la proportion d’actifs a augmenté entre 2006 et 2016 ( + 30 % chez les 40 – 54 ans), elle a au contraire diminué chez les femmes. « La proportion de femmes physiquement actives est ainsi inférieure à celle des hommes quels que soient l’âge ou le niveau de diplôme », note Santé publique France.
Et les activités domestiques représentent près d’un tiers de l’activité physique des femmes (31 %). « Or, il s’agit généralement d’activité physique d’intensité faible ne permettant pas d’atteindre tous les bénéfices santé liés à la pratique », regrette Santé publique France. Autre inégalité selon le sexe, alors que 44 % des activités physiques chez les hommes sont issues des loisirs, elles ne le sont qu’à hauteur de 29 % chez les femmes.
Dans l’ensemble, la proportion d’adultes actifs est inférieure chez les personnes les moins diplômées. Concernant les deux séances d’activité musculaire recommandées, seuls 20 % des femmes et 31 % des hommes s’y conforment.
Les Français sont-ils trop sédentaires ?
Outre l’activité physique trop faible, la sédentarité, est, elle aussi, trop importante. En 2016, les enfants de 6 à 17 ans passaient en moyenne 4 heures par jour devant un écran : 3h07 chez les 6 – 10 ans, 4h47 chez les 11 – 14 ans et en moyenne 5h23 chez les adolescents de 15 à 17 ans. Plus de 8 garçons et 7 filles sur 10 âgés de 6 à 17 ans passent 2 heures ou plus devant un écran chaque jour soit une augmentation de 17 % entre 2006 et 2016.
Les adultes passaient 5h07 minutes par jour devant un écran, en dehors du travail. Et 8 adultes sur 10 passaient plus de 3 heures par jour devant un écran dans le cadre du loisir – chiffre qui augmente chez les adultes les moins diplômés. Et, en 2021, plus de 20 % d’entre eux étaient assis plus de 7 heures par jour. La sédentarité touche davantage les plus jeunes (18-39 ans) et ceux vivant dans les agglomérations de forte densité.
A noter : l’activité physique est un déterminant majeur de l’état de santé et du maintien de l’autonomie à tous les âges de la vie. Elle intervient en prévention de nombreuses maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, diabète, cancers, hypertension, obésité…). Lutter contre la sédentarité permet de réduire la mortalité toutes causes confondues, la mortalité cardio-vasculaire, le risque de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires, de cancer de l’endomètre.