Acrophobie : comment soigner la peur du vide ?
Eprouver une crainte à partir d’une certaine hauteur est tout à fait normal. Mais ressentir des difficultés à se tenir sur un balcon ou dans les cas les plus extrêmes sur une simple marche, est le lot quotidien des acrophobes. Vous l’avez compris, l’acrophobie est la crainte irraisonnée – une phobie donc – du vide. Elle est plus intense que le vertige qui est dû à une atteinte de l’oreille interne ou des centres vestibulaires. L’acrophobie est donc psychologique là où le vertige est physiologique.
Comment prendre en charge l’acrophobie ?
Le problème, lorsque l’on souffre d’acrophobie, vient du fait que le moindre comportement anodin comme emprunter les escaliers ou garer sa voiture dans un parking à étage devient une épreuve. Avec à la clé, des suées, des tremblements, une sensation de malaise… Alors que faire ? Avant tout, consultez. Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) permettent d’obtenir de bons résultats dans la prise en charge en général des phobies, y compris donc de l’acrophobie.
Prodiguées par des psychologues, elles reposent sur l’exposition et la confrontation. En effet, lorsqu’une personne souffre de cette peur du vide, elle évite toute situation l’y confrontant. Y être exposé permet de prendre conscience que les résultats tant redoutés (une chute…) ne se produisent tout simplement pas. La démarche s’effectue bien sûr de façon très progressive jusqu’à ce que le niveau d’anxiété parvienne à un niveau supportable puis s’efface. Le cas échéant, la TCC peut être complétée par une démarche associant méditation, relaxation et autres techniques de respiration.
Autre approche : la réalité virtuelle (RV). Elle permet en quelque sorte de se confronter à sa phobie… sans vraiment s’y frotter dans la vie réelle ! Cette cyberthérapie a été testée pour la première fois en France, au Centre de Réalité Virtuelle de Méditerranée, à Marseille. Le patient acrophobe se retrouve ainsi à New York, au sommet d’un building et doit… avancer sur un plongeoir suspendu dans le vide ! Un vrai cauchemar donc. Mais avec la répétition des séances, il visera deux objectifs : s’habituer à l’altitude et progresser sur la planche.
Les atouts du virtuel
Selon Daniel Mestre, psychologue et responsable du centre marseillais, « il faut une séance par semaine pendant deux mois, associée à des sessions de relaxation », pour entrevoir l’issue de l’acrophobie. Il émet une seule condition pour que ce traitement soit efficace : « le patient doit rentrer dedans, accepter de jouer le jeu. S’il n’y croit pas, la thérapie ne fonctionnera pas… » A ses yeux, la réalité virtuelle présente de nombreux atouts : « nous pouvons créer tous les environnements que l’on imagine ! Nous plaçons les patients dans des univers que nous contrôlons, c’est donc moins risqué et moins anxiogène que de mettre le phobique réellement au bord d’un gouffre » ! Seul bémol, cette thérapie n’a pas encore été adoptée par tous les psychologues.
Qu’en est-il d’une prise en charge médicamenteuse ?
Les médicaments ne sont généralement pas utilisés pour traiter des phobies comme l’acrophobie. Mais ils peuvent aider à soulager temporairement les symptômes de peur lorsque les patients suivent une thérapie psychologique.