Acouphènes : des chiffres choc révélés
Un acouphène désigne des bruits entendus de manière continue ou intermittente « dans l’oreille » ou « dans la tête » sans source dans l’environnement. Les origines des acouphènes sont variées, mais le plus souvent liées à une perte auditive apparue suite à un traumatisme auditif ou à l’usure de l’oreille liée à l’âge. Les acouphènes ne sont pas d’origine psychologique comme on le croit souvent. Ils peuvent s’accompagner d’une intolérance aux bruits (hyperacousie). 10 % des adultes seraient concernés, selon l’Inserm, dont 1 % de manière sévère.
41 ans, âge moyen de début des acouphènes
L’étude sur le poids social et économique des acouphènes (PESA), dont les résultats ont été présentés ce 29 février, révèle un âge moyen de début des symptômes à 41,1 ans (+/-15,5 ans). Chez les moins de 50 ans, le traumatisme acoustique en est plus fréquemment la cause. Pour les plus âgés, l’apparition est plutôt associée à la perte auditive (presbyacousie liée à l’âge). Cette constatation est renforcée par le baromètre Ifop, présenté le même jour, qui indique une légère prédominance dans la tranche d’âge des 35-49 ans.
7 ans pour la première consultation
Un tiers des individus affectés par des acouphènes n’ont jamais consulté (27 %). Et pour ceux qui l’ont fait, le premier rendez-vous avec un professionnel de santé arrive en moyenne 6,7 ans après le début des symptômes. De plus, seuls 14,3 % des participants ont estimé avoir bénéficié d’une prise en charge jugée « satisfaisante », et ce après une moyenne de 9 ans depuis l’apparition des acouphènes !
Selon les résultats du baromètre Ifop-JNA 2024, 28 % des personnes souffrant d’acouphènes ont connu ces symptômes pendant plus de 5 ans avant de consulter pour la première fois. Alors même qu’un long délai accroît le risque d’aggravation des symptômes et de comorbidités (perte auditive, migraines, vertiges, troubles anxio-dépressifs, etc.).
Un handicap modéré chez la moitié des personnes acouphéniques
L’étude PESA a inclus le questionnaire Tinnitus Handicap Inventory (THI) pour évaluer le niveau de handicap lié aux acouphènes. Pour 47,2 % des acouphéniques, celui-ci est « modéré », tandis que 20,9 % présentent un léger handicap. En revanche, 20,8 % endurent une forme sévère et 12,6 % un niveau catastrophique. Les moins de 50 ans sont particulièrement touchés par des formes plus sévères. Le baromètre Ifop-JNA ne dit pas autre chose : 25 % ont signalé une gêne importante et 6 % un niveau très important.
Plus de 11 % ont changé d’emploi ou de poste de travail à cause de leurs acouphènes
D’après l’étude PESA, 16 % des personnes acouphéniques ont dû prendre au moins un jour d’arrêt de travail dans l’année à cause des acouphènes. Si un professionnel de santé a diagnostiqué les acouphènes, ce nombre grimpe à 16 jours. De plus, 11,4 % ont changé d’emploi ou de poste à cause des acouphènes.
Un reste à charge moyen par patient par an de 1 000 euros
Pour la première fois en France, l’étude PESA fournit une évaluation des coûts liés aux acouphènes. Les personnes acouphéniques évaluent à 2 000 euros la perte de revenus (4 000 euros en Île-de-France). Pour la sécurité sociale, le coût total moyen par patient et par an s’élève à 296,75 euros, avec un reste à charge par patient de 1 079,85 euros (appareillage auditif, nécessitant un masqueur d’acouphène mal remboursé, bouchons d’oreilles sur mesure etc.).
Le reste à charge inclut également le recours à des thérapies alternatives non remboursées telles que l’ostéopathie, l’acupuncture (849 euros pour 46,1 % des répondants) et des compléments alimentaires (326,40 euros pour 19 % des répondants). Le coût total des acouphènes s’élève ainsi à 11,79 milliards d’euros par an.
Quelle que soit la cause de l’acouphène, celui-ci n’est pas bénin et doit vous pousser à consulter votre médecin traitant qui vous dirigera ensuite vers un spécialiste ORL.
A noter : L’association Journée nationale de l’audition est une association déclarée d’intérêt général.