Accidents cardiovasculaires : la présence de plastique dans les artères accroit les risques
En se décomposant, sous l’effet des rayonnements UV notamment, les plastiques se dégradent en fragments de plus en plus petits. Ces microparticules de plastiques se retrouvent alors dans l’air, les cours d’eau, la terre mais aussi les corps vivants et les tissus qui les composent. Ainsi ont été retrouvés des microplastiques dans le placenta humain, les poumons, l’urine, le lait maternel, le foie et le sang. Une nouvelle étude, publiée dans le New England Journal of Medecine le 7 mars, pointe l’impact des microplastiques sur la santé cardiovasculaire.
Les plaques d’athérome passées au crible
Les travaux, conduits par des chercheurs italiens, a été menés auprès de patients asymptomatiques qui ont tous subi une chirurgie des carotides appelée endardériectomie carotidienne. Objectif : déboucher les carotides, ces artères qui transportent le sang vers le cerveau, obstruées par des plaques d’athéromes. Pour rappel, ces dépôts de cholestérol et autres substances s’accumulent dans les artères et sont responsables de l’obstruction des vaisseaux sanguins. C’est l’athérosclérose, une cause fréquente d’AVC et d’infarctus du myocarde.
Au total 257 patients ont pu être suivis pour cette étude. Les échantillons de plaques d’athérome retirées des carotides ont été analysés par les scientifiques. L’analyse visait à y détecter la présence de plastique. Chez 150 patients, des micro et nanoparticules de plastique ont été retrouvées, du polyéthylène en grande majorité et/ou du polychlorure de vinyle.
Un risque 4 fois supérieurs en présence de plastique dans les carotides
Les 257 patients ont ensuite été suivis durant près de 3 ans afin d’évaluer les associations entre la présence de ces plastiques et le risque d’infarctus, d’AVC et de décès, toutes causes confondues. Résultat : les patients qui présentaient des micro et nanoparticules de plastique dans les plaques d’athérome présentaient un risque d’accident cardiovasculaire plus de 4 fois supérieur à ceux qui n’en présentaient pas.
Les auteurs de l’étude soulignent que leurs travaux ne permettent pas de mettre en lumière un lien causalité. « Cependant, les résultats de notre étude montrent que les patients présentant des MNP détectées dans la plaque de l’artère carotide ont un risque plus élevé d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral ou de décès quelle qu’en soit la cause à 34 mois de suivi. »