Quelles sont les nouvelles affections reconnues comme maladies professionnelles pour les pompiers ?
Le décret publié le 26 décembre 2025 concerne « les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, ainsi que les militaires des unités investies à titre permanent de missions de sécurité civile ». Il modifie deux tableaux de maladies professionnelles afin d’y intégrer « les activités liées à la lutte contre les incendies ». Dans le second tableau, sont également ajoutés les sauvetages et déblaiements lors des effondrements de constructions.
Quelles sont les maladies concernées ?
Le premier tableau concerne les affections cancéreuses provoquées par les suies de combustion du charbon notamment. Les sapeurs-pompiers sont désormais à risque de tumeur primitive de l’épithélium urinaire. Ces cancers concernent la vessie et les voies excrétrices supérieures, qui permettent d’acheminer l’urine des reins jusqu’à la vessie.
Le second tableau porte, lui, sur les affections consécutives à l’inhalation des poussières d’amiante. Sont concernées des maladies telles que les fibroses pulmonaires, les lésions pleurales, leurs complications en dégénérescence maligne bronchopulmonaire, et plusieurs cancers, notamment le mésothéliome dont le seul facteur de risque connu est l’exposition à l’amiante. Il s’agit d’un cancer touchant les séreuses, ces membranes enveloppant les organes. La localisation la plus fréquente, 85 à 90 % des cas, est la plèvre (la membrane qui entoure les poumons), arrive ensuite le péritoine qui enveloppe les viscères de la cavité abdominale et du péricarde, la membrane qui entoure le cœur. D’autres tumeurs pleurales primitives sont également citées dans ce tableau.
Une reconnaissance par le Circ depuis 2022
Dès 2022, l’exposition professionnelle en tant que pompier a été classée comme « cancérogène pour l’homme » (Groupe 1) sur la base d’indications « suffisantes » de cancer chez l’homme par un groupe de travail du Centre international de Recherche sur le cancer (Circ), basé à Lyon. Le Groupe de travail a conclu qu’il y avait des indications « suffisantes » chez l’homme pour le mésothéliome et le cancer de la vessie. Il avait également cité des indications limitées pour les cancers du côlon, de la prostate et du testicule, ainsi que pour le mélanome et le lymphome non hodgkinien.
Les chercheurs soulignaient aussi que l’exposition professionnelle en tant que pompier pouvait être « génotoxique », induire « des modifications épigénétiques », « un stress oxydatif », « une inflammation chronique ». Soit des caractéristiques cancérogènes.
Avant ce décret, seules deux maladies professionnelles étaient reconnues pour le métier de sapeur-pompier, le carcinome du nasopharynx et le carcinome hépatocellulaire. Cette nouvelle reconnaissance permettra de faciliter la prise en charge et le parcours des soins des pompiers et autres professionnels concernés.