La danse atténue-t-elle vraiment les effets de l’alcool ?

La danse atténue-t-elle vraiment les effets de l’alcool ?

Avant d’explorer pourquoi la danse semble moduler ses effets, il est important de comprendre ce que l’alcool fait à notre organisme. Il agit principalement sur le système nerveux central en altérant la communication entre les neurones, ralentissant ainsi certaines fonctions cognitives et motrices, ce qui peut engendrer une sensation de relaxation, de perte de coordination, voire de désinhibition. Ces effets sont ressentis plus ou moins intensément en fonction de la quantité d’alcool consommée et de la personne.

Une perception modifiée par l’exercice physique

Mais pourquoi danser réduit-il ces effets ? Un des principaux facteurs réside dans l’impact de l’activité physique sur le métabolisme. Lorsque l’on danse, le corps consomme de l’énergie et augmente son rythme cardiaque. Ce processus booste la circulation sanguine, ce qui accélère l’élimination de la substance. Une étude de 2006 menée par le Journal of Applied Physiology montre que l’alcool est éliminé plus rapidement lors d’une activité physique modérée.

Autre explication, lorsque l’on danse, notre cerveau libère des hormones telles que l’adrénaline. Or celle-ci est un stimulant naturel qui combat la sensation de fatigue et réduit la perception de la douleur, tout en augmentant l’état de vigilance. Cela peut masquer certains effets de l’alcool, comme la somnolence ou la perte de coordination. Ainsi, l’adrénaline peut contrebalancer l’alcool, rendant l’effet global moins perceptible.

Effet de groupe et distraction

D’un point de vue psychologique, l’environnement social joue également un rôle clé. Lorsque l’on danse en groupe, l’attention est attirée par les interactions sociales et par l’excitation de la fête. Cela peut augmenter la sensation de bien-être et réduire la perception des effets de l’alcool.

Notez toutefois qu’il ne faut pas se laisser duper par ces sensations. Elles ne protègent pas des effets de l’alcool pour autant. Celui-ci continue d’agir sur l’organisme, même si on ne le ressent pas. L’alcool altère, danse ou non, la prise de décision, la mémoire, la coordination motrice, et augmente les risques d’accidents. De plus, après un certain temps, les effets de l’alcool peuvent se manifester de manière plus brutale, une fois l’euphorie du moment dissipée et l’effet de l’adrénaline réduit.