Beyfortus ou Abrysvo : lequel est le plus efficace pour protéger les bébés de la bronchiolite ?
Quel est le plus efficace entre le Beyfortus et Abrysvo, les deux stratégies de prévention du virus respiratoire syncytial (VRS), responsable des bronchiolites chez les nourrissons ? EPI-PHARE, groupement d’intérêt scientifique entre l’ANSM et la Cnam, a comparé les deux et publié les résultats lundi 22 décembre dans The Journal of the American Medical Association (JAMA). Il s’agit de la première étude au monde à comparer les deux stratégies.
Le Beyfortus est un anticorps monoclonal, le nirsevimab, directement administré au nourrisson. Le vaccin Abrysvo est lui administré à la femme enceinte entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée ; le nouveau-né est protégé par transfert d’anticorps. Ces deux stratégies sont disponibles en France et c’est aux parents de décider comment protéger leur enfant, grâce à l’information fournie par les professionnels de santé.
Moins d’hospitalisations et de formes sévères avec le Beyfortus
L’étude a été menée à partir des données du Système national des données de santé (SNDS) en 2024-2025, première saison de déploiement conjoint du Beyfortus et du vaccin Abrysvo. Au total, plus de 42 000 nourrissons ont été inclus dans l’étude, suivis durant une durée médiane de 84 jours.
Les résultats montrent une protection supérieure du premier par rapport à celle obtenue avec Abrysvo. Ainsi, le Beyfortus « est associé à une protection plus importante des nourrissons, réduisant le risque d’hospitalisation pour infection liée au VRS de 26 % par rapport à la vaccination maternelle avec Abrysvo. Beyfortus permet également une réduction plus importante que l’Abrysvo des formes sévères d’infection à VRS : il diminue de 42 % supplémentaires les admissions en réanimation ou soins intensifs pédiatriques, de 44 % le recours à l’oxygénothérapie et de 43 % les intubations, par rapport à l’Abrysvo ».
Les deux stratégies restent toutefois bénéfiques avec une efficacité comprise entre 65 et 85 % et une réduction significative des hospitalisations pour bronchiolite des nourrissons. Les deux stratégies ont obtenu de bons résultats lors des essais cliniques et des études en vie réelle.
Selon la Haute Autorité de Santé, l’immunisation passive avec Beyfortus est toutefois à privilégier dans les trois situations suivantes :
- lorsque la vaccination ne sera probablement pas efficace (nouveau-nés prématurés, intervalle de moins de 14 jours entre la vaccination et la naissance) ;
- dans le cas d’une nouvelle grossesse chez une mère précédemment vaccinée, faute de données disponibles sur la sécurité et l’efficacité d’une dose additionnelle de vaccin ;
- s’agissant des femmes immunodéprimées, en l’absence de données d’efficacité et d’immunogénicité du vaccin dans cette population.
A noter : l’épidémie de bronchiolite se poursuit en France selon le dernier rapport de Santé publique France. Toutes les régions de France étaient en phase épidémiques, hormis la Corse, en phase pré-épidémique.